Justice: «dossiers sensibles», le Synamac réclame davantage de moyens et d'indépendance


Sambayi Lukusa, président du Synamac

Le président du syndicat autonome des magistrats du Congo (Synamac), Sambayi Mutenda, a réagi, mercredi 1er septembre à Kinshasa, à la décision du ministre de la Justice instruisant les magistrats d’initier des enquêtes sur certains dossiers sensibles, impliquant les «Kuluna en cravate» (voleurs en col blanc). Sambayi Mutenda a appelé au respect du principe de la séparation des pouvoirs. D’après lui, les magistrats doivent disposer de leur indépendance et l’Etat doit leur accorder plus des moyens pour traiter ces dossiers.

Sambayi Mutenda a estimé que la décision du ministre de la Justice serait bonne, à condition qu’elle ne puisse pas orienter les magistrats dans leur prise des décisions judiciaires.

Il a déclaré:

«Le ministre s’occupe de la politique général du pays. Une fois que cette politique est définie au niveau du gouvernement, celle-ci est communiquée aux magistrats qui doivent s’assumer. S’il y a une information que les magistrats n’ont pas, le ministre peut la leur communiquer, quitte à eux de s’assumer. Mais, s’il doit le faire juste pour les orienter, là ça ne va pas, il aura violé la séparation des pouvoirs.»

L’opération «Tolérance zéro», a-t-il estimé, doit consister à voir le magistrat s’occuper réellement de sa tâche et le ministre de la Justice, de la sienne.

Pour que les choses soient bien faites, a-t-il enchainé, il faut donner à chacun les moyens appropriés.

Or sur le terrain, selon lui, «il y a beaucoup de théâtralisation que l’effectivité.»

Et Sambayi Mutenda d’ajouter:

«On peut bien parler de la «Tolérance zéro», si on ne donne pas les moyens aux magistrats pour accomplir leur tâche, ca sera un vain mot qu’on aura lancé pour la consommation du grand public.»