Le ministre congolais de la Justice, Luzolo Bambi a récemment instruit la justice civile et militaire de se saisir de certains dossiers impliquant notamment des personnalités politiques en vue et des officiers de l’armée désignés par l’expression «Kuluna en cravate» (NDLR : voleurs en col blanc). Ce, dans le cadre de l’opération « Tolérance zéro» initiée par le président Kabila. Ces dossiers concernent notamment la gestion des fonds des festivités de cinquante ans de l’indépendance de la RDC.
Selon Luzolo Bambi, la justice doit se pencher sur plusieurs autres dossiers. Il s’agit notamment :
- des contrats d’assainissement de la voirie de la ville de Kinshasa
- du trafic sur le code téléphonique 243
- de la gestion de la Régie des voies aériennes et de la Société nationale d’assurances
- de la situation d’enrichissement de certains officiers de l’armée, etc.
Ces dossiers, apparemment sensibles, font croire à une certaine opinion que la justice aura une tâche difficile et qu’elle risque d’être butée aux interférences politiques qui affaiblissent les magistrats.
Le ministre de la justice Luzolo Bambi ne partage pas cet avis. Il invite plutôt les magistrats à leur responsabilité :
« Qui va interférer ? Qui est à l’épreuve ? Est-ce le politique ou le judiciaire. Ne nous voilons pas la face. Il faut que la justice montre de quoi elle est capable, parce que le mot d’ordre du chef de l’Etat est une réalité. C’est à la justice de prouver au peuple congolais qu’elle est indépendante, parce que le chef de l’Etat, le donneur d’ordre a bien indiqué que personne n’est au-dessus de la loi.»
Luzolo Bambi rappelle d’ailleurs que Joseph Kabila a invité les magistrats à n’obéir qu’à Dieu et à la loi.
Le ministre Luzolo estime que la balle est maintenant dans le camp du procureur général de la République et ses magistrats.
S’il y a une question à poser, elle doit être adressée à la magistrature et non aux politiques, conclut Me Luzolo Bambi.