Seuls 5 pourcents des enfants sortis des forces et groupes armés du Sud-Kivu ont été, jusqu’à ce vendredi 23 juillet, réinsérés dans la communauté, indique une enquête menée dans tous les territoires de cette province par une équipe mixte des chercheurs des universités de Bukavu et du centre norvégien pour la communication interculturelle.
Cette même étude révèle que la majorité des filles sorties des forces et groupes armés se cachent par peur d’être stigmatisées par la communauté.
Un des enquêteurs et enseignant d’université, Philippe Kaganda, précise:
«Les failles sont perceptibles par-ci, par-là. D’abord, pour ce qui concerne le modèle étatique, on sent vraiment que l’Etat n’est pas assez visible sur le terrain.
Mais, par contre, on note un effort considérable des organisations non gouvernementales, qui, malheureusement, connaît pas mal de difficultés liées au (NDLR: manque de) finances, de matériels mais aussi aux problèmes d’ordre administratif des organisations.»
Il a évoqué, par exemple, le cas de certaines antennes de ces ONG, qui ne compte qu’une personne sans qualification requise. Philippe Kaganda déplore également le fait que certains kits de réinsertion remis aux enfants ont été en mauvais état.
Il sollicite l’implication de tous les acteurs intervenant dans le secteur des enfants sortis des forces et groupes armés pour régler cette question une fois pour toutes.
Cette enquête a été menée durant dix mois. Deux territoires seulement n’ont pas été concernés pour des raisons particulières. C’est notamment:
- Idjwi, pour n’avoir jamais hébergé des groupes armés et
- Shabunda, à cause de l’inaccessibilité due à l’insécurité.