Il y a de l’orage dans l’air entre les provinces et le pouvoir central. Le Premier ministre l’a constaté mercredi à l’Assemblée nationale. Convoqué pour répondre à une question orale du député Jean-Lucien Busa, Adolphe Muzito a reçu 400 questions de parlementaires, surtout sur la « déstabilisation des institutions provinciales par le pouvoir central. » Il dispose d’une semaine pour y répondre.
Certains députés ont affirmé que le pouvoir central a joué un rôle néfaste dans la crise institutionnelle en Equateur, dans la démission des gouverneurs du Sud-Kivu et du Maniema, ainsi que dans la démission du bureau de l’assemblée provinciale du Bandundu.
Les préoccupations des députés nationaux sont largement dues à l’attaque, le 4 avril, de la ville de Mbandaka par un mouvement insurrectionnel.
Financer les provinces
Adolphe Muzito devra également s’expliquer, entres autre, sur la situation financière difficile que traversent les provinces.
Plusieurs députés sont d’avis que ces collectivités territoriales sont financièrement démunies. Ils déplorent aussi le fait que l’apport financier du gouvernement ne soit pas connu.
Pour préciser les subventions du gouvernement, le député Disashi Kalenga a interpellé Adolphe Muzito :
« Il y a des mécontentements concernant les 40 % de rétrocession prévus par la constitution (NDLR: des recettes à caractère national dues aux provinces). Voulez-vous dire au peuple congolais, à travers la représentation nationale, le montant exact que le gouvernement a versé à chaque province et sa périodicité depuis 2007 ? »
Pour le Premier ministre, trois provinces seulement disposent d’atouts suffisants pour se prendre en charge : Kinshasa, le Bas-Congo et le Katanga.
Le développement du pays ne serait pas équilibré sans recettes à l’échelon national, selon le chef du gouvernement congolais. Il a ajouté:
« Outre les recettes alignées par le pouvoir central pour les provinces et l’appui des partenaires techniques et financiers, les provinces sont appelées à générer leurs recettes propres. »