Grands Lacs: les confessions religieuses veulent capitaliser «l’Audience publique» et «le Dialogue citoyen pour la paix»


Les églises des Grands Lacs pour un contrôle citoyen renforcé

Une quarantaine de responsables d’Eglises du Burundi, de l’Ouganda, du Rwanda et de la Tanzanie, venus s’imprégner de l’efficacité de stratégies de «l’Audience publique» et du «Dialogue citoyen pour la paix»,  ont clôturé, samedi, un séjour de 48 heures à Goma.

«L’Audience publique » et «le Dialogue citoyen pour la paix» sont deux stratégies de sensibilisation de la population sur:

  • la réconciliation,
  • la cohabitation pacifique,
  • la promotion des droits humains,
  • la lutte contre les violences faites à la femme.

Ces stratégies sont expérimentées actuellement au Nord-Kivu par le Réseau d’actions citoyennes pour la démocratie (Racid), une ONG nationale basée à Goma et qui fonctionne avec l’appui financier du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). 

Le coordonnateur national du Racid, Maître Jean-Paul Lumbu-Lumbu, explique en quoi consistent ces deux stratégies: 

Nous avons conçu l’audience publique dans le but de renforcer le contrôle parlementaire par le contrôle citoyen. Parce qu’au Racid, nous sommes convaincus que le contrôle parlementaire est devenu inefficace à cause des intérêts politiciens. A cause des alliances politiques, il est très difficile à un député de dénoncer un gouverneur ou un ministre de sa famille politique.  

Ainsi, au cours de l’audience publique, les citoyens ont la possibilité de poser des questions directement à un ministre sur la manière dont il gère son département et de lui rappeler qu’il a l’obligation d’en rendre compte au peuple, selon la même source.     

Quant au «Dialogue citoyen pour la paix», a ajouté M. Lumbu-Lumbu, il constitue le prolongement de «l’Audience publique» en milieux ruraux.   

Les visiteurs ont apprécié ces deux stratégies qu’ils comptent capitaliser, une fois retournés dans leurs pays respectifs.

 Le Racid expérimente actuellement ces deux stratégies de sensibilisation de la population au Nord-Kivu,  notamment à Masisi et à Rutshuru. 

Dans ces deux territoires, les conflits armés et interethniques ont, pendant longtemps, bloqué la cohabitation pacifique entre plusieurs communautés ayant pourtant un passé commun et de mêmes projets d’avenir.