La Convention pour la révolution populaire (CRP), mouvement politico-militaire dirigé par Thomas Lubanga Dyilo, traverse une crise interne majeure. Cinq cadres fondateurs, dont le premier vice-président Charles Bungamuzi Kakani, ont annoncé samedi 18 octobre 2025 à Kampala, en Ouganda, leur démission collective. Ils dénoncent une série de dérives qui, selon eux, minent le mouvement depuis sa création en janvier 2025.
Dans leur déclaration, ces dissidents reprochent à Thomas Lubanga une gestion autocratique, un clanisme exacerbé, un affairisme rampant et une instrumentalisation économique du conflit en Ituri. D’après eux, le président de la CRP solliciterait régulièrement des contributions financières auprès d’opérateurs économiques de la province, sous prétexte de financer « l’effort de guerre », sans transparence ni responsabilité.
« Depuis la naissance du mouvement, aucune ligne claire n’a été définie. Il n’y a ni vision, ni inclusion, seulement un repli sur un cercle restreint à visée tribale », déclare l’un des signataires de la déclaration.
Au-delà de leur retrait, ces anciens dirigeants appellent la population de l’Ituri à cesser tout soutien à la CRP, affirmant que ce mouvement, loin de contribuer à la paix, aggrave les tensions dans une province déjà meurtrie par des années de conflits.