11 ans après les premières tueries des ADF à Beni : une mémoire douloureuse et une menace toujours présente


Ce 15 octobre marque le onzième anniversaire du début des tueries de civils perpétrées par les rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF) dans la ville de Beni, au Nord-Kivu. Le 15 octobre 2014, des combattants de ce groupe armé avaient mené une incursion sanglante dans le quartier Ngadi, en périphérie de la commune de Rwenzori, tuant une trentaine de civils dans leurs habitations.

Depuis cette nuit tragique, la région a été le théâtre de violences répétées, avec des milliers de morts et d’enlèvements, ainsi que des villages, écoles et structures sanitaires incendiés dans les territoires de Beni, Lubero et dans la province voisine de l’Ituri.

Une menace oubliée mais persistante

Onze ans après, la société civile locale dénonce une menace toujours active, mais qui semble souvent reléguée au second plan des priorités sécuritaires nationales. Pépin Kavota, président de la société civile de Beni, s’est exprimé en ces termes :

« La guerre des ADF, c’est comme une histoire très oubliée. Au gouvernement de la RDC, il faut reconstruire les villages détruits par les ADF, pour permettre le retour des populations déplacées ».

Maître Paulin Maliro, avocat des victimes des tueries, plaide pour une implication de la justice internationale afin de garantir vérité, justice et réparation :

« En ville et territoire de Beni, les massacres continuent, mais on n’a pas la vraie vérité. Or la population en a besoin, parce que la vérité va déboucher sur la justice, qui amènera la réparation. Nous sollicitons que la justice internationale soit un appui de taille à la justice congolaise ».

En ce jour de commémoration, des messes d’actions de grâce ont été organisées à travers la ville de Beni pour honorer la mémoire des victimes et rappeler que la paix reste une urgence vitale pour les habitants de cette région meurtrie. 
 

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