Le psychologue clinicien Donatien Bashagaluke, membre de l’organisation Transcultural Psycho-Social Organisation (TPO), réclame ce 10 octobre 2025, à l'occasion de la Journée mondiale de la Santé mentale, l’intégration des soins de santé mentale dans les services de santé primaire au Sud-Kivu. Il a souligné que de nombreuses personnes à Bukavu présentent des signes croissants d’anxiété et de traumatisme, conséquences directes des pertes matérielles et humaines subies dans une région bouleversée par les conflits armés.
M. Bashagaluke rappelle que depuis le début de l'année, l’occupation par les rebelles du M23 a fragilisé la région, provoquant la perte de proches, la destruction de maisons, de champs, d’élevages, de commerces, ainsi que la perte d’emplois. Ces multiples souffrances affectent profondément la santé mentale des habitants.
Selon lui, intégrer la santé mentale aux soins primaires permettrait d’adopter une approche holistique où un professionnel de la santé mentale, présent dans les centres de santé, assisterait les autres soignants pour un meilleur dépistage, une prise en charge adaptée et un accompagnement des patients afin qu’ils retrouvent progressivement une capacité d’autonomie et de solution à leurs problèmes.
Il insiste aussi sur la nécessité de mener des campagnes de sensibilisation pour réduire la stigmatisation entourant les troubles mentaux et promouvoir le bien-être psychologique. Des services spécifiques de gestion du stress et d’accompagnement psychologique sont recommandés, non seulement pour la population générale, mais aussi pour les personnels de santé.
Le psychologue clinicien appelle enfin, le gouvernement congolais et ses partenaires à élaborer des politiques publiques et des programmes visant à améliorer l’accès et la qualité des soins en santé mentale au Sud-Kivu, soulignant que cela est urgent face à l’ampleur des besoins.