La ville d’Uvira, dans le Sud-Kivu, est confrontée à une hausse spectaculaire des prix, notamment celui de la tomate, en raison de cinq jours de manifestations successives contre la nomination du général Olivier Gasita à la tête des opérations et du renseignement militaire.
Depuis le 2 septembre, les forces vives locales et les combattants Wazalendo ont érigé des barricades sur les axes stratégiques, notamment vers la frontière burundaise, paralysant les activités commerciales transfrontalières et les opérations lacustres au port de Kalundu.
« Le prix de la tomate est passé de 500 à 1 000 francs par pièce. Nous cuisinons sans tomates, faute de moyens », témoigne un habitant.
Les marchés sont fermés, les commerçants peinent à renouveler leurs stocks, et la population souffre de cette volatilité des prix. Uvira, dépendante des échanges avec ses voisins, suffoque économiquement.
Sur le plan sécuritaire, la situation reste tendue. Une réunion tenue vendredi entre les autorités urbaines, les responsables militaires et les manifestants n’a débouché sur aucune avancée significative. Des accrochages violents entre les FARDC et les Wazalendo ont été signalés, faisant deux nouveaux morts parmi les civils, selon la société civile locale.
Les manifestants maintiennent leur exigence de retrait du général Gasita, qu’ils accusent de collusion avec le M23. Les autorités militaires, de leur côté, réaffirment leur soutien à l’officier contesté.