La synergie des organisations de la société civile, des mouvements citoyens et du Barza intercommunautaire du Sud-Kivu a lancé, ce mardi 1ᵉʳ juillet, un appel pressant au gouvernement congolais pour autoriser la réouverture des banques dans les zones sous occupation armée. Selon ces structures, la fermeture prolongée des institutions financières plonge les ménages dans la précarité et paralyse l’économie locale.
« La fermeture des banques constitue une atteinte aux droits socio-économiques fondamentaux. Les fonctionnaires, enseignants, étudiants et opérateurs économiques n’ont plus accès à leurs salaires, crédits ou épargnes », a dénoncé Samy Kitambala, vice-président de la société civile du Sud-Kivu.
Une économie à l’arrêt, des citoyens en détresse
Depuis la prise de Bukavu et Goma par les rebelles du M23/AFC, les banques et institutions de microfinance ont suspendu leurs activités. Cette situation freine la circulation monétaire, bloque les projets en cours et exacerbe la flambée des prix sur les marchés locaux.
« Plusieurs habitants de Bukavu se rendent désormais au Rwanda pour effectuer des retraits bancaires, ce qui représente un manque à gagner pour l’économie congolaise », a ajouté Kitambala.
Une fermeture liée à des enjeux de sécurité
Le gouvernement congolais, par la voix de son porte-parole Patrick Muyaya, avait précisé que la fermeture des banques n’est pas une décision politique, mais une mesure liée aux risques sécuritaires pour les épargnants et aux sanctions internationales visant les groupes armés occupant ces zones.
« Aucune banque ne peut opérer dans une zone contrôlée par un mouvement sous sanctions américaines. Il ne s’agit pas d’une punition, mais d’une question de conformité et de sécurité », a-t-il déclaré.