Lors de son intervention ce mardi 1ᵉʳ avril au Conseil des droits de l’homme à Genève, la cheffe de la MONUSCO, Bintou Keita, a décrit une situation humanitaire et sécuritaire « enlisée dans la violence et l’impunité », soulignant une aggravation constante depuis son dernier rapport du 7 février.
« Je prends la parole aujourd’hui avec un sentiment d’urgence. Depuis ma dernière intervention ici, le conflit s’est enlisé, la violence s’est étendue, et la souffrance des civils s’est intensifiée », a-t-elle déclaré.
Elle a salué le rôle crucial du Haut-Commissariat aux droits de l’homme, dont le travail « maintient l’attention mondiale sur la RDC et rappelle que cette crise ne peut rester isolée, sous peine de déstabiliser toute la région des Grands Lacs ».
Bien que félicitant les autorités congolaises pour leur projet de cadre de justice transitionnelle annoncé le 28 mars, elle a insisté sur la nécessité d’un « soutien renforcé à l’équipe d’experts internationaux » pour combattre l’impunité :
« Je salue les autorités congolaises pour leur intention de finaliser en urgence un cadre pour la justice transitionnelle, comme annoncé le 28 mars. C’est un pas dans la bonne direction », a rassuré Bintou Keita.
La cheffe de la MONUSCO a dénoncé l’expansion du M23, soutenu par les forces rwandaises, ainsi que l’activisme persistant des ADF, CODECO et factions Wazalendo.
« Sur les 1 099 violations des droits humains recensées depuis janvier, 88 % se concentrent dans les provinces en conflit, avec 71 % imputables aux groupes armés », a-t-elle précisé.