La cité de Walikale occupée ce mercredi par le M23/AFC


Les rebelles du M23 et leur soutien rwandais occupent le chef-lieu du territoire de Walikale depuis la soirée de ce mercredi 19 mars, rapportent plusieurs sources dans la zone. 

Selon certaines sources locales, ces rebelles, appuyés par l’armée rwandaise, se seraient accaparés de cette agglomération presque sans combats.

D’après ces mêmes sources, quelques crépitements de balles ont été entendus à la mi-journée autour de la cité.

Depuis plus de deux jours, Walikale-centre vivait sous la menace de l'avancée de ces rebelles, poussant de nombreux habitants à fuir le milieu.

La prise de cette localité par la rébellion M23/AFC intervient alors que le président congolais Félix Tshisekedi et son homologue rwandais, Paul Kagame, se sont engagés, la veille à Doha, au Qatar, pour un cessez-le-feu immédiat et une cessation des hostilités sans condition.

Les deux chefs d’État se sont rencontrés autour de l’Émir du Qatar, Sheikh Tamim bin Hamad Al Thani, à l’initiative de ce dernier pour une solution de sortie de crise.

Une prise stratégique

Située à 445 km de Kisangani, dans la Tshopo, et à 518 km de Kindu, au Maniema, la cité de Walikale est un carrefour stratégique sur la route nationale 3, reliant plusieurs provinces de l’est de la RDC.

Son occupation permet aux rebelles d’accéder à une zone riche en minerais, réputée pour ses gisements de coltan, d’or et de cassitérite. La mine de Bisie, située à environ 60 kilomètres au nord-ouest de Walikale-Centre, est l’une des plus riches en étain au monde. Selon plusieurs sources, en 2024, elle a produit 17 300 tonnes de concentré d’étain, représentant environ 6 % de l’offre mondiale. 

Avec l’occupation de Walikale-centre, les rebelles du M23/AFC détiennent et administrent désormais quatre chefs-lieux des territoires du Nord-Kivu : Walikale-Centre, Masisi-Centre, Kibumba et Rutshuru-Centre. Seuls Lubero-Centre, chef-lieu du territoire de Lubero, et Oicha, chef-lieu du territoire de Beni, restent sous contrôle de l’armée sous le régime de l’état de siège. 

Jusqu'à ce 19 mars, les rebelles tiennent également des postes frontaliers clés au Nord Kivu : Bunagana, Ishasha et Munyaga, dans le territoire de Rutshuru, ainsi que la Grande barrière dans la ville de Goma. Seul le poste frontalier de Kasindi-Lubiriha, dans le territoire de Beni, reste sous contrôle du Gouvernement.