Toutes les écoles primaires et secondaires ont fermé leurs portes depuis plus d'un mois à Fataki, et une trentaine d'établissements ont cessé leurs activités depuis une semaine dans les localités lacustres, au territoire de Djugu (Ituri). Les élèves, leurs parents ainsi que leurs enseignants ont fui les atrocités des groupes armés, dont l'intensité s'accroît dans la zone.
Selon des sources locales, à Tchomia et dans les camps de pêche de Nyamamba, Café, Mbogi, Joo et Gbi, plus de 30 écoles ne sont plus opérationnelles.
La majorité des élèves et leurs parents ont fui vers l'Ouganda, tandis que d'autres se sont installés à Kasenyi, situé à 7 kilomètres de Tchomia, suite aux affrontements qui opposent depuis une semaine les Forces armées de la RDC et les miliciens du groupe armé Zaïre.
Dans le groupement de Djaiba et à Fataki, à environ 90 kilomètres au nord de Bunia, environ 15 autres écoles sont fermées suite aux multiples attaques de la milice CODECO, qui ont déjà fait plusieurs dizaines de morts ces derniers jours, selon des témoins.
Plus de 3000 élèves de ces entités ont trouvé refuge vers Bule, Lopa, Iga Barrière et Bunia, perdant l'espoir de regagner leurs villages d'origine pour reprendre le chemin de l'école.
L'un des enseignants, qui a également fui les affrontements, explique que ces élèves, leurs parents et le corps enseignant vivent dans la précarité et manquent de nourriture : « Les enfants vont ramasser des fruits et autres aliments pour assurer leur survie. Je demande aux humanitaires de voler à notre secours. Aussi, nous craignons que cette année soit blanche si la sécurité n'est pas rétablie. »
Cet enseignant appelle également les autorités militaires à renforcer les effectifs de l'armée dans cette région pour rétablir l'autorité de l'État et assurer la protection des civils.