Les troubles de janvier rappellent que Kinshasa reste un terrain propice aux tensions et affrontements, selon Ebuteli

« Si les élections de décembre 2023 se sont déroulées sans incidents majeurs à Kinshasa, les troubles de fin janvier, déclenchées après l’occupation de Goma par le M23, rappellent que la capitale reste un terrain propice aux tensions et affrontements », constate l’Institut de recherche Ebuteli.

Ce constat est contenu dans sa deuxième note d’analyse sur la violence électorale, publié le jeudi 13 février sous le titre « Kinshasa, entre accalmie et résurgence des tensions ».

Ce rapport identifie les acteurs susceptibles d’alimenter la violence politique à Kinshasa et met en lumière l’impact croissant des tensions nationales sur la stabilité de la ville.

Le rapport indique que plusieurs groupes violents politiques, criminels ou identitaires peuvent être mobilisés en fonction des intérêts des élites. 

Parmi ces groupes le rapport Ebuteli pointe notamment la Force du progrès  identifiée comme un bras armé informel de l’UDPS, parti du Président de la République, qui joue un rôle central dans la mobilisation partisane mais aussi dans la répression des opposants et des mouvements citoyens.

Les Kuluna, gangs criminels issus des quartiers défavorisés, souvent utilisés comme force d’intimidation par certains acteurs politiques.

Les Batu Ya Makasi, regroupant notamment des pratiquants des arts martiaux, qui servent à la fois de gardes du corps et de mercenaires politiques. Leur rôle a été déterminant lors des attaques du 28 janvier dernier contre des ambassades, note Ebuteli.

Enfin, le rapport met l’accent sur la dérive des forces de sécurité, censées garantir l’ordre public mais souvent détournées à des fins de répression politique, avec des arrestations arbitraires et des violences ciblées.

 Pour prévenir une explosion de violences dans les jours ou semaines à venir, Ebuteli recommande notamment un renforcement de la surveillance des groupes violents et la lutte contre leur instrumentalisation à des fins politiques.

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