Plus de dix mille personnes qui ont fui les combats qui opposent l’armée congolaise et ses alliés aux rebelles du M23, dans le territoire de Masisi (Nord-Kivu), ont trouvé refuge dans l’enceinte de l’hôpital général de référence de Masisi depuis quelques semaines, rapporte Médecins sans frontières (MSF) ce mardi 14 janvier.
Le chef de mission de cette organisation humanitaire internationale en RDC, Stephan Goetghebuer, indique que cet afflux des déplacés génère une pression sur cet hôpital :
« On estime, jusqu’à dix mille personnes qui se sont rassemblées dans l’enceinte de l’hôpital qui n’est pas un énorme hôpital ; l’espace est assez réduit. Donc, ça crée, évidement une tension sur nos capacités à offrir des conditions d’hygiène minimales à ces populations. Les latrines ont très vite débordé, l’accès à l’eau est très compliqué. On est obligé de gérer un peu cet afflux. Donc, tout ça est assez compliqué, ceci a un coup moral sur les équipes, parce qu'avec dix mille personnes à l’hôpital, c’est très difficile d’opérer correctement. Mais, nos équipes sont restées vraiment mobilisées, et sont parvenues à garantir la continuité de ces activités ».
Depuis quelques semaines, des déplacements massifs des populations sont signalés à la suite de l’intensification des combats dans le Masisi.
MSF alerte sur la dégradation de la situation humanitaire et sanitaire, et tire la sonnette d’alarme. Pendant ce temps, la situation sécuritaire reste volatile dans cette région, en dépit de l’accalmie observée ces derniers jours.
« Il y a beaucoup d’incertitudes sur le plan sécuritaire, que ce soit pour les acteurs humanitaires comme MSF, mais surtout pour la population. Ceci a un impact directement sur la situation humanitaire et sanitaire. Parce que pour pallier cette incertitude, à la crainte que ces combats génèrent ; la population s’est déplacée. Les gens ont quitté des endroits où ils étaient sur Katale d’abord, et puis à Masisi", poursuit le chef de mission de MSF en RDC.