Les populations des territoires de Beni et de Lubero dans le Nord-Kivu ont passé le réveillon de la Saint Sylvestre entre détresse et psychose. C'est notamment en raison de l’activisme des rebelles des ADF et de ceux du M23.
Le mercredi, premier jour de l'an, l’on a assisté à un déplacement massif de populations dans plusieurs villages du secteur des Bapere dans le Lubero. La société civile locale, Samuel Kagheni, demande au Gouvernement congolais de permettre aux habitants de cette région de vivre en paix.
Selon Samuel Kagheni, le président de la société civile du secteur des Bapere dans le territoire de Lubero, le 1er janvier, les habitants des agglomérations de Byambwe, Nziapanda et Itendi ont dû fuir leurs milieux, craignant pour leur sécurité après la tuerie de civils mardi 31 décembre 2024 par les ADF sur l’axe Butemebo-Mangurejipa. Pour lui, il est temps que la paix revienne dans la région :
« Nous avons parcouru presque une moitié de l’année de turbulence liée à l’activisme des ADF et au sud par les atrocités de M23. Dans notre secteur, nous sommes en train de compter au-delà de 650 compatriotes qui ont péri dans ces atrocités des ADF. Même aujourd’hui, le jour de la fête de bonne année, il y a un grand déplacement de la population pour se réfugier dans les zones un peu sécurisées ».
Pour cette nouvelle année, il recommande aux « autorités de corriger les erreurs du passé dans la zone ».
« Nous voulons que cette nouvelle année soit une année de paix, parce que la paix c’est le socle de tout développement », a souhaité Samuel Kagheni.
Situation préoccupante à Beni
Pendant ce temps, dans le territoire de Beni, la situation sécuritaire reste tout aussi préoccupante, notamment dans les localités situées aux alentours d'Oicha, chef-lieu du territoire.
Dans la nuit de dimanche à lundi, les rebelles des ADF ont ciblé la localité de Matombo, tuant sept personnes. Le lendemain, dans la nuit de lundi à mardi, le village de Kekelibo a subi une attaque de ces mêmes rebelles des ADF, provoquant aussi des déplacements de populations forcées de célébrer la fête du nouvel an loin de leurs habitations.