Les exportateurs du café et du cacao, produits au Nord-Kivu, sont menacées de perdre, d’ici janvier 2025, le marché de l’Union européenne. La société Congo Agri, une plateforme des producteurs agricoles du Nord et du Sud-Kivu, qui a lancé le SOS samedi 28 décembre, appelle le Gouvernement congolais à prendre des actions urgentes pour trouver une solution à cette situation.
Selon le responsable de Congo Agri, Gislain Kamondo, la persistance de la guerre dans la région fait que, toutes les sociétés de certification soient interdites, par l’Union européenne, d’envoyer leurs enquêteurs dans la zone.
Par conséquent, a-t-il déploré, les coopératives des producteurs ne peuvent plus accéder à leurs certifications :
« Depuis 2023 le Concert, une société française, avait décidé de ne plus certifier le café des membres des coopératives ; au motif qu’il y avait de l'insécurité dans des zones de production. Les coopératives sont restées, durant l’année 2024, avec Africert, qui est une société kenyane. Malheureusement, à son tour, Africert vient de notifier les coopératives qu’à partir de janvier 2025, elles ne pourront plus obtenir leurs certifications à la suite de l'injonction de l’Union européenne, au même motif qu'il y a de l'insécurité ».
Malheureusement, selon lui, l'espace européen, à lui-même, compte à ce jour « plus de 50% des exportations du café cacao. Se dépasser de ce marché, en ce moment, ça sera difficile ! »
Il a ainsi appelé le Gouvernement congolais de demander à l'Union européenne d'accorder une période supplémentaire, qui pourrait permettre aux coopératives locales d’honorer leurs engagements à partir des contrats déjà signés.
Ces coopératives ont pris des crédits auprès des banques qu’elles doivent honorer grâce à leurs ventes, a fait remarquer Gislain Kamondo.
La Fédération des entreprises du Congo (FEC)/Groupement territorial de Beni, avait adressé, elle aussi, le 17 décembre, au ministre congolais du Commerce extérieur, une correspondance contenant une alerte similaire.
A Kinshasa, le patronat congolais rappelle que les secteurs des cacaos et du café congolais ont été remis sur l’échiquier du commerce international avec l’appui des partenaires du Gouvernement dont l’USAID, la FIDA, la Banque mondiale et autres.