Sud-Kivu : quatre morts dans un affrontement entre militaires et combattants Wazalendo

Quatre personnes ont perdu la vie lors d’un échange de tirs entre des soldats des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et un groupe de combattants Wazalendo, le mardi 17 décembre, à Kalehe, dans la province du Sud-Kivu. Le terme Wazalendo, qui signifie "patriotes" en swahili, désigne des groupes d’autodéfense actifs dans l’est de la RDC. Ces groupes sont composés de civils engagés dans la défense de leur pays, ainsi que d’anciens membres de milices armées devenus supplétifs des FARDC.

L’incident s’est produit aux environs de 8 heures, sur la route de desserte agricole Kalungu-Numbi, précisément dans le village de Chebumba, situé à Kalungu. Des militaires de l’unité spéciale des FARDC, surnommée "Satan 2", transportaient leurs rations alimentaires, de Kalungu vers Numbi. Pour faciliter leur progression, ils avaient réquisitionné des civils comme porteurs de bagages.

En chemin, les militaires ont croisé un combattant Wazalendo non armé. Ils ont tenté de le forcer à porter des charges, mais ce dernier a refusé. Face à cette situation, l’un des militaires a ouvert le feu, tuant le combattant sur le coup. Après cet acte, le militaire meurtrier a tenté de fuir en tirant des coups de feu dans toutes les directions. Une femme âgée, habitante du village, a été touchée par les tirs et a succombé à ses blessures.

En réaction, un groupe de combattants Wazalendo est intervenu pour venger les victimes. Ils ont ouvert le feu, tuant deux militaires sur place. L’affrontement a également fait plusieurs blessés des deux côtés, tandis que les civils réquisitionnés ont pris la fuite, craignant pour leur vie.

La situation a plongé la population locale dans la psychose. Face à cette escalade de violence, la société civile a renouvelé son appel au gouvernement, demandant une prise en charge des Wazalendo et leur relocalisation dans des zones éloignées des civils, afin de prévenir de nouveaux incidents.

Pour l’heure, les sources militaires dans la région n’ont pas réagi et restent injoignables.

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