Félix Tshisekedi participe ce dimanche à Isiro à la messe marquant le 60ᵉ anniversaire du martyre de Anuarite

Le Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi participe ce dimanche 1er décembre à Isiro à la grande célébration eucharistique marquant la fin du pèlerinage national pour le 60ᵉ anniversaire du martyre de la sœur Anuarite Nengapeta.

Il a tenu samedi 30 novembre dans la ville d’Isiro, chef-lieu de la province du Haut-Uele, un meeting. Dans son adresse à la population, Félix-Antoine Tshisekedi a demandé à la population d’Isiro de ne pas accepter les rébellions.

« Les rebellions ont fait que notre sœur Anuarite trouve la mort. Aujourd’hui encore, nos frères Congolais s’unissent avec les étrangers pour mettre le pays à feu et à sang. Vous qui avez connu la guerre, ne l’acceptez plus jamais. Notre Congo ne va pas se développer dans les troubles. Notre Congo va se développer dans l’unité de tous les Congolais. Nous devons unir nos intelligences et nos pensées afin de développer notre pays », a recommandé Félix-Antoine Tshisekedi.

De la bienheureuse Anuarite

Anuarite Clémentine Nengapeta naît à Wamba en 1939, dans une famille animiste du Congo belge. Avec sa mère, elle reçoit le baptême en 1941. A l’âge de 16 ans, la jeune Nengapeta souhaite ardemment devenir religieuse. Elle demande de son propre chef, d’être admise au couvent malgré l’opposition de sa mère. Les sœurs la refusent parce qu’elle est trop jeune à l’époque.

Mais un jour, au passage d’un camion à la mission pour amener les postulantes au couvent de Bafwabaka, Anuarite profite de l’occasion et se hisse clandestinement dans le camion. Elle entre alors dans la congrégation diocésaine de la Sainte famille à Bafwabaka. C’est après sa profession religieuse, qu’elle prend le nom de sœur Marie-Clémentine.

La sœur Anuarite se consacra à servir les autres et à leur faire plaisir. Elle avait fait le vœu de ne jamais connaître d’homme et elle voulait le même vœu pour les autres sœurs.  En 1964, alors qu’éclate la rébellion dite « Simba », « les Lions », la sœur Marie-Clémentine est capturée en même temps que d’autres religieuses de sa congrégation. 

Toutes les sœurs, sauf Anuarite, sont emmenées dans une maison voisine à Isiro, la « maison bleue ». Un des chefs des Simba, le colonel Ngalo, aidé par un soldat du nom de Sigbande, essaie de convaincre Anuarite de devenir sa femme. Saisie de peur mais courageuse, elle refuse catégoriquement, même après que les soldats, furieux devant ses refus répétés, l’isolent et la menacent de mort, rapporte la Radio Vatican.

Elle est tuée d’un coup de lance par le chef des Simba après avoir vainement tenté d’abuser d’elle. Avant de rendre l’âme, la religieuse a dit à son assassin : « Je te pardonne parce que tu ne sais pas ce que tu fais ». Elle a été béatifiée par Saint Jean-Paul II le 15 août 1985, lors de sa visite au Zaïre. La bienheureuse Anuarite a été déclarée « martyre de la pureté ». Sa fête liturgique est célébrée le 1er décembre.

Dans l’attente d’une canonisation

Les fidèles et l’Eglise de la RD Congo désirent, en effet, la canonisation d’Anuarite Nengapeta. Martyrisée en 1964 dans le Nord-Est de la RD Congo, pour avoir tenu à préserver sa pureté jusqu’à la mort, la bienheureuse Anuarite est présentée comme modèle de fidélité dans les engagements à la suite du Christ, spécialement dans la vie consacrée.

Lors de la visite du pape François en RDC, les jeunes Congolais avaient exprimé leur impatience pour la canonisation d’Anuarite Nengapeta. Mais aussi celle de Isidore Bakanja.

La canonisation de ces deux bienheureux attend la fin du processus, avait indiqué le cardinal Fridolin Ambongo :

« Cela ne dépend pas du voyage du pape. Il y a des conditions pour qu’un bienheureux soit proclamé saint. Il y a des miracles qui ont été attestés et qui sont sous étude. Il faudra que toutes ces questions arrivent à Rome, que le processus soit finalisé ».

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