La prison centrale de Beni (Nord-Kivu) a enregistré, depuis janvier dernier, au moins 120 décès de détenus.
Ces statistiques ont été révélées, mercredi 27 novembre, au cours de l’atelier organisé à l’initiative des sections de la MONUSCO d’appui à l’administration pénitentiaire et d’appui à la justice.
Le directeur de la prison centrale de Beni, Tsongo Makelele a attribué ces décès notamment à la surpopulation carcérale qui, selon lui, aggrave la précarité des conditions de vie des détenus.
« La prison de Beni a été construite pour garder 250 détenus mais aujourd’hui nous avons 1500. Vous trouvez que ça fait vraiment une surpopulation grande qui impacte négativement les conditions de vie des détenus », a-t-il déploré.
Tsongo Makelele a ainsi proposé le désengorgement de cette maison carcérale en vue d’améliorer les conditions de vie des prisonniers.
Il a également encouragé les magistrats à inspecter régulièrement la prison de Beni, en faisant la célérité dans le traitement des dossiers au niveau des tribunaux.
Au niveau de l’administration pénitentiaire, il est en outre nécessaire que les libertés conditionnelles de certains détenus soient proposées :
« On doit transmettre au ministre ayant en charge la Justice et Garde des sceaux les différents dossiers pour voir à son niveau, s’il peut aussi accorder la liberté conditionnelle à certains détenus et cela va nous amener à désengorger la prison et les détenus pourront respirer », a ajouté Tsongo Makelele.
Fiston Biatanga, chef de Bureau de UNFPA à Beni-Butembo et Lubero qui a également pris part à cette rencontre, a réitéré l’engagement de son organisation d’améliorer les conditions de santé dans cette maison carcérale, en apportant des soins aux détenus malades et en renforçant les infrastructures médicales pour une bonne prise en charge.
« L’UNFPA étant leader dans les questions de violences basées sur le genre et des soins de santé, peut facilement contribuer à l’amélioration des conditions de prise en charge des malades, ainsi qu'à leur accompagnement. Nous envisageons de renforcer le plateau technique pour permettre aux intervenants en milieu carcéral d'agir 24h sur 24h. Concrètement, l’UNFPA a déjà commencé à appuyer la prison il y a quelques années, en assurant notamment les femmes de kits de dignité pour éviter les infections liées à leur santé sexuelle », a-t-il affirmé.
M. Biatanga rappelle également que L'UNFPA a déjà également contribué volé au secours de cette prison en installant une tente de 72 mètres carrés à l'hôpital général, où les détenus reçoivent des soins. Il souligne qu’il est essentiel de réduire ce taux de décès, particulièrement dans la prison de Beni.
Vingt-six acteurs civils et militaires ont pris part à cette réflexion sur les causes des décès à la prison centrale de Beni.