L'Université de Kinshasa a accueilli, samedi 2 novembre, une conférence-débat organisée par l'Ecole de pensée en droit pénal « Scire ». L'événement, axé sur le thème « La justice militaire congolaise : quelle réforme pour l'amélioration de l'administration de la justice pénale ? », a rassemblé des acteurs judiciaires et des chercheurs pour discuter des réformes nécessaires à la justice militaire en RDC.
Le professeur Espoir Masamanki, fondateur de l'Ecole de pensée en droit pénal et enseignant de procédure pénale militaire à l'Université de Kinshasa, a souligné l'importance de cette conférence. Selon lui, la justice militaire est souvent mal perçue par la population : « Les Congolais ne savent pas ce qu’il y a dans cette justice. Ils ont une très mauvaise perception de la justice militaire. Voilà pourquoi nous avons pensé qu’il fallait organiser toute une grande conférence sur la justice militaire pour communiquer sur des questions de justice militaire afin de participer à la vulgarisation de cette justice qui pour nous, est une justice normale », a-t-il déclaré.
Cependant, une pré-enquête menée par Bertin Tshama, doctorant en anthropologie à l'Université de Kinshasa, fait ressortir des critiques de la part du public. « Il y a la lenteur dans le traitement des dossiers devant la justice militaire. Il y a l’agressivité dans les arrestations et instructions devant la justice militaire. Il y a des tortures », explique Bertin Tshama.
Les forces et les faiblesses de la justice militaire notamment son bicéphalisme en ce qu’elle est juge des militaires et policiers et aussi des civils appelle à des réformes, selon certains conférenciers et des étudiants en droit.