Les ONG de défense des droits de l’homme, Justicia Asbl, l’Institut de recherche en droits humains (IRDH) et le Centre pour la justice et la réconciliation (CJR) ont alerté, mardi 29 octobre, sur l’état de santé préoccupante du chauffeur de Moise Katumbi, Kafutshi Tshetshe, détenu par des services de sécurité depuis quelques semaines.
Le chauffeur du leader du parti de l’opposition Ensemble pour la République n’est pas en contact avec les membres de sa famille, alors que son état de santé se détériore, selon ces ONG.
Elles ont tiré cette sonnette d’alarme au cours d’une conférence de presse à Lubumbashi, dans la province du Haut-Katanga.
Timothé Mbuya de Justicia Asb affirme que « les trois ONG ont suivi de près les péripéties de cette arrestation ou de cet enlèvement et s’inquiètent aujourd’hui de la détérioration de l’état de santé de Kafutshi mais également de sa détention illégale et arbitraire qui ne fait que se prolonger ».
Ce chauffeur serait gardé en secret par les services de sécurité, depuis la nuit du 1er au 2 octobre, en rapport avec l’affaire de la piste aéroportuaire que réhabilite Moïse Katumbi au village de Mulonde, du territoire de Pweto, dans la province du Haut-Katanga, rapporte ces ONG.
Ainsi, ces organisations de défense des droits de l’homme sollicitent sa libération « purement et simplement » parce que, selon elles, il n’y aucun motif justifiant sa détention.
« Au cas où le service de sécurité pensait qu’il y a des raisons pour lesquelles on le garderait, nous pensons qu’il doit être déféré devant son juge naturel pour lui permettre d’avoir finalement accès à ses avocats et ses membres de familles, y compris à ses médecins », ajoute l’activiste Thimoté Mbuya.
Selon lui, « le garder dans cet état n’est pas convenable et c’est en violation des lois qui régissent la République démocratique du Congo ».
Le chauffeur de Moïse Katumbi aurait été arrêté alors qu’il se trouvait sur la piste de Mulonde où il aurait convoyé les matériaux de construction, selon certaines sources.
« Mais le fait qu’il soit trouvé sur la piste n’est pas constitutif d’une infraction d’atteinte à la sureté de l’Etat ou de complot contre l’Etat », retorquent les trois ONG.
Affaire piste de Mulonde
Le riche homme politique, Moïse Katumbi, avait écrit à l'autorité de l’aviation civile pour l'informer qu'il réhabilitait la piste d’avion de Mulonde dans le groupement Kamfwa, au territoire de Pweto dans le Haut-Katanga. Cependant, dans une correspondance, l'autorité de l'aviation civile a répondu à Moïse Katumbi qu’ayant commencé ces travaux sans en avoir informé l’autorité de tutelle, il tombe sous le coup l’article 183 alinéa 1 de la loi portant sur l’aviation civile en RDC.
Cette loi stipule : « est puni de 5 à 10 ans de servitude pénale et une amende toute personne qui modifie, exploite et dessert un aérodrome sans l'autorisation de l'autorité de l'aviation civile ou du ministre de tutelle », lit-on dans cette correspondance abondamment relayée dans la presse et sur les réseaux sociaux.
C’est après cette réponse adressée au président du parti politique "Ensemble pour la République" que dans la nuit du 01 au 02 octobre, les forces de défense sont descendues sur le terrain et ont mis la main sur son chauffeur et saisi son véhicule.