Djugu : déplacement de la population sur l'axe Gina-Pimbo-Fataki à la suite de l’incursion des miliciens

Un déplacement massif des populations est observé depuis mercredi 18 septembre autour du centre commercial de Fataki, dans le territoire de Djugu, à la suite d’une incursion des miliciens de la CODECO qui a causé la mort d'une dizaine de civils.

Depuis mercredi matin, des villages situés le long des tronçons Gina-Pitso et Pimbo-Djugu centre sont sous la menace des miliciens de la CODECO, après le meurtre d'une dizaine de civils à Fataki. Sur l’axe Pitso-Pimbo, les habitants fuient les violences dans les villages de Gina, Nyapala, Fataki, Salo, Lenga et Upakri.

Des témoins rapportent l'exécution d'un homme d'une quarantaine d'années et l'incendie de plusieurs maisons. 

Certains habitants ont trouvé refuge près de la base de la MONUSCO à Djaiba. Les localités qui autrefois étaient animées, sont maintenant désertes et toutes les activités paralysées.

« Depuis qu'on a tué les gens ici, tout le monde a peur. Les gens partent dormir à la base de la MONUSCO. Si ces tueries n'avaient pas eu lieu, les gens seraient en sécurité ici. Nous avons déjà réclamé la sécurité mais rien jusque-là. C'est le jour où on récupérera les armes auprès de ces miliciens que nous aurons la sécurité », affirme un habitant de Fataki.

 L’armée a renforcé ses positions sur l’axe Pimbo-Fataki. Et la circulation reste limitée sur l'axe Bunia-Mahagi.

Arrêter le massacre

Au regard de la flambée de violence actuelle dans le territoire de Djugu, la coordination provinciale de la société invite toutes les parties prenantes au processus de paix à s’investir pour faire baisser la tension.

Au cours d’une interview exclusive accordée ce jeudi 19 septembre à Radio Okapi, Dieudonné Lossa, coordonnateur de la société civile de l’Ituri, appelle les jeunes à privilégier le dialogue et non à recourir à la violence.

« Il y a des déplacés qui ont fait plus de cinq ans sur le site et qui ne recevaient plus de l’assistance humanitaire. Et voilà qu’aujourd’hui, ils sont de nouveau déplacés. Là où ils vont aller, ils seront dans des situations plus compliquées qu’hier. Donc ils recommencent la vie à zéro. C’est pour cette raison qu’on doit arrêter les massacres », analyse-t-il.

La société civile de l’Ituri plaide pour le contrôle de la circulation des armes dans la province.

« Par rapport au comportement qu’affichent certains membres des communautés ainsi que certains jeunes, il faut une forte sensibilisation qui doit être conduite par toutes les forces vives à tour les niveaux ainsi que les autorités. Nous invitons tout le monde, particulièrement les jeunes qui sont dans le territoire de Djugu, à la culture de la paix. Eviter de se rendre justice. S’il y a un problème, il faut recourir à la justice », conseille M. Lossa.

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