Depuis quelques semaines, la ville de Beni, dans la province du Nord-Kivu, fait face à une montée de l'insécurité. Des quartiers entiers vivent sous la menace constante de voleurs à main armée et de cambrioleurs, plongeant les habitants dans le désespoir. La société civile dénonce l’inaction des forces de l’ordre, incapables de répondre aux appels de détresse de la population, en raison du manque de véhicules d’intervention.
Cette situation permet aux bandits à opérer en toute quiétude, sans crainte d'une intervention policière rapide. Face à ce constat, les habitants de Beni lancent un appel au gouvernement et à la MONUSCO afin de renforcer les capacités de la police et de lui permettre de remplir sa mission de protection des personnes et de leurs biens.
De nombreux habitants expriment un sentiment d’abandon, indiquant que l’insécurité croissante rend la vie quotidienne insupportable. La société civile insiste sur l’urgence de doter la police de moyens adéquats, en particulier des véhicules, pour garantir une réponse rapide et efficace face à la criminalité. Moïse Malikidogo, membre de la société civile de la commune de Bungulu, décrit une réalité angoissante où chaque nuit est synonyme de violences et de cambriolages, sans aucune intervention des forces de l’ordre :
« Les bandits qui nous visitent la nuit font du porte-à-porte comme s'ils distribuaient un vaccin dans chaque parcelle. C’est pourquoi nous lançons l’alerte pour que le gouvernement central nous dote rapidement de véhicules afin que la population ne soit pas abandonnée à son triste sort. Nous savons que la MONUSCO nous soutenait même en carburant et en nourriture, mais ce n'est plus le cas peut-être à cause d'une mauvaise gestion. Nous leur demandons de revenir à la raison, car sans la MONUSCO, rien n'avancera. »
Du côté de la police, les difficultés rencontrées sont reconnues, notamment le manque de véhicules pour patrouiller efficacement les 30 quartiers que compte la ville de Beni. Nasson Murara, chargé de communication de la police pour la ville, confirme la gravité de la situation :
« Oui, c'est clair. Mais nous devons travailler avec les véhicules que nous avons. Avec trente quartiers à sécuriser dans la ville, utiliser seulement deux véhicules est déjà un énorme défi. Nous avons d'autres véhicules en panne, mais nous pensons que la hiérarchie envisage leur réparation. »