La prostitution, un métier de survie pour plusieurs femmes et filles déplacées à Beni

Pour survivre, de nombreuses filles et même des femmes âgées déplacées de guerre, sont obligées de se prostituer à Beni, dans le Nord-Kivu.  Déjà à partir de 20 heures, heure locale, elles racolent au bord de la chaussée aux abords de la ville, non loin du rond-point Nyamwisi. 

La plupart d’entre elles disent le faire pour la survie de leurs familles, avec tous les risques encourus. Elles ont du mal à décliner la sollicitation, même sans protection; l’essentiel étant d’empocher les 5000 francs congolais (moins de 2 USD), que le client propose.

Elles sont de tous les âges et de toutes catégories, même des mineures, reconnaissables à vue par d’œil par les traits et l’expression juvéniles de leurs visages.

Les reporters de Radio Okapi sont allés à la rencontre de ces femmes vulnérables qui pratiquent le plus vieux métier du monde.

Lundi, en plein cœur de la ville de Beni, il est 22h. Dès qu'un homme approche, sous la pénombre du lampadaire, toutes accourent vers lui et lui proposent leurs services.

L'acte sexuel à 2 dollars 

Le tarif de l'acte sexuel est unique : 5000 francs congolais, mais il est négociable, car le client peut discuter. 

A côté du rond-point Nyamwisi se trouvent un bar et un hôtel de fortune, où opère Moseka, une jeune fille déplacée. Elle affirme s’être lancée dans la  prostitution depuis 2017. 

Ce métier qui constitut son gagne-pain, lui permet entre autres de scolariser son enfant et de subvenir aux besoins de sa famille. Cependant, c'est un métier à risques, reconnait-elle : 

« Nous rencontrons des inconnus. Lorsqu’un homme t’aborde la nuit, tu ne sais pas s’il est ADF ou s’il est criminel. Il peut te ravir le téléphone, ou qu’il refuse de te payer (après l'acte sexuel). Ce sont des risques que nous courons. Il peut également t’agresser. Mais on ne peut se plaindre nulle part, parce que nous n’avons aucune considération dans la société! »

Pénurie de préservatifs

Ici, dans cet hôtel de fortune, le prix d’une chambre varie entre 2000 et 3000 francs congolais (environ 1 USD). 

Le responsable de l'établissement déplore l'interruption de l’approvisionnement en préservatifs par les autorités sanitaires depuis quelques années :

« Si tu viens pour un repos, on te donne deux préservatifs. Mais ce qui va se passer dans la chambre, si vous allez décider de ne pas vous protéger, ce n’est plus notre affaire. C’est depuis 2018 que les autorités sanitaires ont arrêté de nous ravitailler en préservatifs. Ce qui expose nos clients aux risques de contamination ».

La vulnérabilité des personnes déplacées est l’une des causes de la prolifération de la prostitution dans les milieux urbains du Nord-Kivu, a fait savoir dans son ressent rapport, la coordination provinciale du Programme national de lutte contre le Sida (PNLS).

Elles sont de tout âge ,

 

 

 

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