Les avocats de la RDC, tous les barreaux confondus, ont déposé une plainte, lundi 19 août à l’Auditorat général des FARDC, contre le général Jean-Claude Kifwa, commandant du centre militaire de Kamina dans la province de Haut-Lomami, pour torture de l’un de leurs confrères.
En dehors de cette plainte, une délégation de ces hommes de droit est allée solliciter ce même lundi, l’appui du ministre d’Etat à la Justice, Constant Mutamba, afin de s’impliquer pour que cet officier militaire, puisse être jugé et qu’il réponde de son acte.
« Tous les avocats sont déterminés, avec votre appui, afin qu’on puisse ramener le général Jean-Claude Kifwa pour qu’il soit jugé en urgence ici à Kinshasa », a affirmé le bâtonnier du barreau de Lomami, Maurice Kanyama, s’adressant au ministre.
« Votre intervention, et même injonction, est nécessaire pour voir ce monsieur (général), qui se croit au-dessus de la mêlée, (répondre de ses actes) », a-t-il poursuivi.
La vidéo virale
Les avocats se disent choqués par une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux depuis trois jours, montrant des gardes du corps du général Kifwa en train de bastonner publiquement, un avocat à Kamina.
Dans cette vidéo, on voit l'avocat exténué à bord d’une voiture 4x4 des FARDC, puis violemment débarqué par des militaires FARDC.
L’homme est vite immobilisé et allongé au sol, avant de recevoir plusieurs coups de fouet sur son dos dénudé.
Pendant qu’on la molestait, la victime essoufflée s’écriait : « Mon général, mon général … »
Après cette séance de chicotte, la victime, presque inerte, est de nouveau embarquée à bord du même véhicule.
Toutes ces scènes se passent en présence du général Kifwa lui-même.
Annie Bambe pour les réformes de la justice
Le dépôt de la plainte a l’Auditorat général des FARDC et du mémorandum au ministre de la Justice, selon les plaignants, est une démarche qui vise à tester l’existence d’un véritable Etat de droit en RDC.
Ce qui est arrivé à leur confrère de Kamina les motive à soutenir davantage les réformes judiciaires, notamment la loi sur le barreau congolais, estime pour sa part l’avocate Annie Bambe :