Beni : trois journées ville morte décrétées après le massacre de Oicha

La société civile de la commune rurale d’Oicha, dans le territoire de Beni, au Nord-Kivu, a décrété trois journées ville morte à compter de ce dimanche 28 juillet. Cette décision fait suite aux récentes attaques des ADF (Forces démocratiques alliées) qui ont coûté la vie à plus de 90 civils dans le groupement de Babila-Bakaiku.

Isaac Kavalami, président de la société civile locale, a indiqué que cette initiative vise à interpeller les autorités et leurs partenaires internationaux sur l'ampleur des violences dont les civils sont victimes dans la région :

« La morgue de Oicha a reçu, en deux jours, 30 corps de nos paisibles populations égorgées, tuées, massacrées par les présumés ADF. Et au-delà de ça, il y a plusieurs autres personnes qui ont été tuées. Le bilan d’une semaine est de plus de quatre-vingt-dix personnes qui ont perdu la vie », a déploré Isaac Kavalami.

Il s'interroge ensuite sur ce qu'il perçoit comme une indifférence face à la souffrance des habitants de Beni :

« Et là, on se demande s'il y a quelqu’un qui écoute la souffrance de la population de Beni ? Est-ce qu’il y a quelqu’un qui sait que des gens meurent ici ? Faudra-t-il dire que nous sommes tellement naïfs pour que les ADF nous maltraitent pendant plus de dix ans ? Faut-il dire que nous n’avons plus de forces, que nous sommes tellement faibles pour que les gens continuent à mourir à ce niveau ? »

Isaac Kavalami conclut en expliquant la décision de la société civile de décréter trois jours de ville morte :

« C’est pour cela que nous avons décidé de respecter ces trois jours de ville morte, pour rehausser notre voix, pour que les gens nous écoutent ; que nous souffrons, que des personnes sont tuées et égorgées innocemment. C’est pour cette raison que nous demandons à toute la population de la commune de respecter ces trois journées de ville morte pour faire entendre notre voix. »

Ces trois journées ville morte visent à alerter sur la situation sécuritaire dans la région, en espérant une réaction des autorités et de la communauté internationale pour mettre fin à ces massacres récurrents.

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