En rapport avec les arrestations récurrentes des pêcheurs congolais par la marine ougandaise sur le lac Edouard, la société civile de Kyavinyonge, à Beni, a organisé mardi 23 juillet une rencontre de tous les acteurs locaux intervenant dans le secteur de la pêche. Les participants ont préconisé notamment l'organisation des patrouilles mixtes et le contrôle des pirogues immatriculées.
Cette rencontre a réuni les membres du comité des pêcheurs individuels, de la force navale, de l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN), le service de l’environnement et les autorités locales.
Elle visait à mettre en place des mécanismes de réglementation des activités de pêche sur le lac, afin de réduire la pêche illicite et les arrestations des pêcheurs congolais par la marine ougandaise.
« En attendant que le Gouvernement puisse intervenir sur la destruction méchante du lac Edouard par des pêcheurs clandestins et certains services corrompus, nous avons convenu que toutes pirogues qui n’ont pas une immatriculation de Kyavinyonge puissent rejoindre leurs pêcheries respectives », a rapporté Delphin Malekani, président de la société Kyavinyonge.
Selon lui, une équipe de patrouille mixe sera mise en place, composée de l’ICCN, le comité des pêcheurs, le service de la pêche et élevage et la force navale.
« En plus de cela, la force navale, dans sa mission régalienne, doit marquer régulièrement sa présence au niveau de la frontière liquide, en vue d’empêcher l’hémorragie des arrestations de nos pêcheurs. Cette présence va également empêcher la force ougandaise à violer les limites congolaises. Et cela va réduire sensiblement les cas d’arrestations arbitraires de nos pêcheurs », a poursuivi la même source.
L’Association des pécheurs de Tchomia à la plaine du lac Albert, territoire de Djugu (Ituri) avait aussi annoncé, mercredi 5 juin, la libération par la force navale ougandaise, d’au moins quatre-vingts pécheurs congolais autrefois gardés à la prison de Senjojo, en Ouganda. Ils étaient accusés de violer les limites des eaux lacustres sur le lac Albert que partagent la RDC et l’Ouganda.
Cependant, les pêcheurs de la RDC ont souvent accusé, à leur tour, la marine ougandaise d'outrepasser la frontière liquide en venant les appréhender à l'intérieur même des eaux congolaises.
C'est pourquoi, l’ONG Coalition associative résolue pour la défense des droits de l’homme avait demandé en juin dernier aux autorités de ces deux pays d’harmoniser ce problème de limites, qui cause de préjudices et d’énormes pertes aux pécheurs congolais.