Nord-Kivu : au moins 15 personnes lynchées à la suite de la désinformation en 2 semaines

Quinze personnes ont été lynchées en deux semaines dans la région de Butembo et Lubero dans la province du Nord-Kivu, à la suite de la désinformation et des rumeurs. Parmi les victimes, l’on compte six militaires des FARDC.

Ces personnes tuées par justice populaire, sont accusées, le plus souvent à tort, de collaborer avec l’ennemi, c’est-à-dire les rebelles du M23 ou les ADF.

A Butembo par exemple, un hôtel privé a été vandalisé par des jeunes en furie, qui, à cause d’une rumeur, accusaient cet établissement hôtelier d’héberger de hauts officiers des FARDC qui selon eux, auraient dû se trouver sur la ligne de front aux côtés de leurs hommes.

Vérification faite après ces incidents : il n’y avait jamais eu d’officiers des FARDC dans cet établissement hôtelier.

A Lubero, dimanche dernier, six personnes dont deux militaires ont également perdu la vie à Kyambogho dans des incidents entre les forces de l’ordre et des jeunes en colère. Ces derniers soupçonnaient les deux militaires d’être de connivence avec la rébellion du M23.

Le chef des communications stratégiques et de l’information publique de la MONUSCO dans la région de Beni, Jean-Tobie Okala rappelle la nécessité de faire attention aux rumeurs et à la désinformation. Il demande à la population de toujours vérifier les faits avant de réagir.

« Lorsque nous organisons des formations et sensibilisations à la lutte contre la désinformation, certains demandent à quoi celle-ci servent ? La désinformation tue, les fausses rumeurs créent la diversion et la division. Les conséquences sont graves. Voilà des gens qui viennent de perdre leurs vies à cause de la désinformation », regrette-t-il.

« Nous invitons les jeunes, la population tout entière à faire très attention avec les informations que nous recevons : ça peut être des allégations, ça peut être des informations. Mais dans tous les cas, il faut toujours se renseigner à la source, il faut toujours vérifier avant d’agir ou d’écrire. Alors, je dis attention, il y a un danger : la guerre fait déjà si mal à la région et au pays. Et si nous commençons à nous entretuer sur base des rumeurs et de fausses informations, où irons-nous ? », s’interroge Jean-Tobie Okala.

Depuis plusieurs mois, la MONUSCO-Beni multiplie des activités de sensibilisation contre les rumeurs et la désinformation qui ne cessent de faire des victimes au sein de la communauté.

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