Si les menstrues communément appelées règles peuvent constituer un sujet tabou dans plusieurs familles à Kinshasa, la situation parait différente dans certaines familles et écoles visitées ce mardi 28 mai dans la commune périphérique de la N’sele, dans l’Est de la capitale.
Un reporter de Radio Okapi l’a constaté à l’occasion de la journée mondiale de l’hygiène menstruelle, célébrée chaque année.
La question, à quelques exceptions près, est abordée sans tabou et des parents se disent responsables et garants de l’hygiène menstruelle de leurs filles adolescentes.
Si dans certains foyers dans la capitale parler menstrues est un tabou, ce n’est pas le cas chez
Pauline, 17 ans et élève en Coupe Couture au Complexe scolaire Bopore Bomoto :
« Oui, ça me dérange trop dans le bas ventre, et surtout quand j’ai mal, je dis toujours à maman et me dit de prendre toujours des antibiotiques. Elle me dit comment faire avec des bandes hygiéniques. Avec papa, on n’en parle pas, c’est un peu tabou, j’ai honte de moi-même ».
Le sujet n’est pas non plus tabou dans l’école, le complexe scolaire Bompore Bomoto.
Il est abordé régulièrement et notamment dans le cadre du cours de l’éducation à la vie, indique le Directeur des études de cette école, Alain Pasi Katana :
« C’est une notion qui ne nous échappe pas, qui n’échappe pas aussi au professeur d’éducation à la Vie ».
Mme Pamu est ménagère et mère de 6 enfants dont 4 filles. Pour elle, tout se parle en famille :
« Oui oui, nous parlons avec nos enfants, en famille, ensemble. Il faut être propre, il faut se projeter pendant la période des menstrues ».
La gent masculine est également intéressée par cette question. C’est le cas de Flory Makinisi, agent à la Direction générale des impôts (DGI) et pasteur d’une église :
« A la maison, nous avons un tableau des règles, des menstrues très bien placé. On doit suivre, on doit former et éduquer. On doit leur dire, chaque fois, chaque mois, on est là nous veillons avec les enfants, on leur dit , sans tabou ».