Plus de 20 ans après leur arrivée en RDC, les casques bleus de la République islamique du Pakistan, basés au Sud-Kivu, quittent le pays hôte ce jeudi 25 avril.
L’importante contribution de ce contingent à la consolidation de la paix et à la sécurité a été reconnue lors d'une cérémonie d'hommage ce même jeudi à Kavumu, à 32 km de Bukavu.
Depuis 2003, date de leur premier déploiement, de milliers casques bleus pakistanais ont servi dans le Sud-Kivu et 31 ont parmi eux ont perdu la vie dans l'exercice de leurs fonctions, rapporte un communiqué de presse la MONUSCO.
Pour le Pakistan, ce chiffre représente le plus fort taux de mortalité de son histoire en rapport avec les missions de maintien de la paix.
Le pays a participé à 46 missions de l’ONU déployées dans 29 pays à travers le monde.
« Je salue l'immense contribution des troupes de la République islamique du Pakistan à la promotion de la paix et de la sécurité dans le Sud-Kivu. Je rends hommage aux 31 casques bleus ayant payé le prix ultime. Au fil des ans, leur sacrifice, leur professionnalisme et leur engagement ont contribué à protéger des millions de personnes en RDC », a déclaré la cheffe de la MONUSCO, Bintou Keita.
Les troupes pakistanaises ont conduit des opérations militaires visant à protéger les civils et à maintenir la paix et la sécurité dans la province du Sud-Kivu.
En 2017, avec les Forces armées de la RDC, le contingent pakistanais a empêché une coalition de groupes armés de s'emparer de la ville d'Uvira.
En 2018, ils ont repoussé une offensive des groupes armés dans les Hauts Plateaux d'Uvira, protégeant plus de 120 000 personnes déplacées internes. Au fil des ans, les Casques bleus pakistanais ont protégé des millions de personnes déplacées internes dont beaucoup ont établi des sites autour de leurs bases, ajoute le même communiqué.
Le contingent pakistanais constitue la majeure partie des troupes de l'ONU déployées dans la province du Sud-Kivu.
La MONUSCO se désengage du Sud-Kivu mais l’ONU reste. Le départ de ces soldats de la paix fait partie du plan de désengagement de la MONUSCO de la RDC, initié début janvier 2024.
La Cheffe de la MONUSCO a ainsi réitéré que le retrait de la MONUSCO de la province du Sud-Kivu n'est pas synonyme du départ des Nations Unies de la RDC.
« La MONUSCO transfère la responsabilité de la sécurité et de la protection physique des civils aux Forces de défense et de sécurité de la RDC, qui continueront à assumer cette responsabilité en étroite coordination avec les communautés et les autorités locales. Selon le plan de désengagement, parallèlement au retrait des troupes de l'ONU, le gouvernement renforce sa présence dans les zones que la Mission quitte à sa demande », a fait savoir Bintou Keita.
La Représentante spéciale du Secrétaire général (RSSG) en RDC et Cheffe de la MONUSCO, Bintou Keita, le Commandant par intérim de la Force de la MONUSCO, le Général de Division Khar Diouf, le ministre provincial des Infrastructures au Sud-Kivu, représentant du gouverneur intérimaire, Cissa wa Numbe, le Délégué général du gouvernement chargé de la liaison avec la MONUSCO, l'Ambassadeur Noël Mbemba, ont participé à la cérémonie du départ des casques bleus pakistanais.