C'est une situation alarmante que décrit Richard Kalume, représentant des personnes déplacées de la localité de Kanyabayonga, située dans le territoire de Lubero, dans la province du Nord-Kivu. Il indique qu'au moins 18 personnes ont perdu la vie en l'espace de 40 jours, victimes de diverses maladies, faute de prise en charge médicale adéquate.
Richard Kalume souligne la gravité de la situation, affirmant qu'un décès est enregistré presque quotidiennement dans le camp des déplacés de Kanyabayonga. Il ajoute que six nouveaux décès ont été enregistrés en seulement trois semaines, dont le plus récent est celui d'une femme d'une quarantaine d'années, décédée jeudi dernier faute de soins médicaux.
Le représentant des personnes déplacées à Kanyabayonga insiste sur la catastrophe humanitaire que vivent ces personnes, confrontées à la fois à l'absence de prise en charge médicale et à la famine.
« À l'heure où je vous parle, nous venons d'enterrer la 18e personne en 40 jours. Les uns sont décédés par la famine, les autres par la maladie », explique Richard Kalume. Il exprime également sa crainte que la situation ne s'aggrave davantage, entraînant de nouveaux décès.
Avec plus de trente mille ménages dans cette zone, le représentant des personnes déplacées à Kanyabayonga appelle le gouvernement à mettre en place des mesures urgentes de prise en charge médicale et à fournir une assistance humanitaire afin d'alléger les souffrances de ces personnes vulnérables qui ont dû fuir leurs localités d'origine à cause des affrontements en cours dans la zone.
Richard Kalume exhorte également les organisations humanitaires à se mobiliser en faveur des milliers de personnes ayant fui les affrontements entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les rebelles du M23 dans le territoire de Rutshuru, aggravant ainsi leur vulnérabilité.
Dans la commune voisine de Kayna, la situation est tout aussi préoccupante. Le bourgmestre de la municipalité, Clovis Osmar, rapporte sept décès parmi les personnes déplacées, tous attribués au manque de soins médicaux appropriés. Il souligne que la plupart des décès concernent des personnes incapables d'acheter les médicaments prescrits, malgré les ordonnances médicales, et critique l'insignifiance de l'assistance médicale du gouvernement, limitée aux soins primaires et insuffisante au regard du nombre de bénéficiaires."