Kinshasa : 600 emplois menacés après l’incendie de l’usine Plastico Do Sol

Des dégâts matériels importants ont été enregistrés lors de l’incendie mercredi dernier de l'usine Plastico Do Sol appartenant au Groupe Congo Futur, située à la 12e Rue Limete à Kinshasa. Bien qu’aucune perte en vie humaine n’ait été déplorée, six cents emplois sont menacés. Mais jusque jeudi 7 mars, le feu a continué à bruler et quelques maisons voisines à l’usine sont même touchées.

Visiblement préoccupés, les travailleurs ont lancé un SOS au Gouvernement, car cette usine leur permet de nourrir leurs familles. L’un deux a expliqué leur désarroi :

« Cette situation nous perturbe pour le moment. Nous sommes au chômage parce qu’on ne sait quoi faire. Cette usine c’est notre gagne-pain. Nous demandons l’assistance de l’Etat, qu’il fasse une descente sur le terrain. Nous n’avons pas d’autre travail ».

Cette usine emploie plus de six cents personnes, qui risquent d'aller au chômage technique.

Jeudi matin, travailleurs et responsables de l'usine se sont retrouvés sur le lieu du sinistre pour constater les dégâts causés par l'incendie. Ils s’affairaient à dégager les entrepôts pour récupérer quelques objets encore en bon état. Mais, l’essentiel est parti en fumée.

Selon les témoignages recueillis sur place, tout a commencé par une étincelle de feu qui s’est échappée lors d'un travail d'ajustage dans un entrepôt. Elle a touché des chaises plastiques puis le feu s'est rependu à la vitesse d’un éclair. Un feu qui n’a pas été maitrisé jusqu’à ce jeudi matin malgré les efforts des sapeurs-pompiers

Absence de dispositifs de sécurité

 

Le corps des sapeurs-pompiers de Kinshasa disent se battre,  vendredi ou samedi au plus tard, pour que toute la fumée disparaisse des installations. Toutefois, ce corps déplore l’absence des dispositifs de sécurité appropriés dans plusieurs usines et entreprises de Kinshasa. 

Le commandant du corps des sapeurs-pompiers de la ville, le colonel Mouguy Kangafu, estime que chaque usine devrait être équipée d’un dispositif sécuritaire adapté à ses activités et aux matières qu’elle utilise :

« Si vous utilisez des matières plastiques et autres produits inflammables, il faut aussi avoir des extincteurs pour ces types de produits.  C’est ce qui a manqué dans le cas de cette entreprise.  En outre, ici, tout était confiné au même endroit : mousses, plastique, aliments pour volailles ».  

Par conséquent, ce sont des moyens du bord, inappropriés qui ont été utilisés, au départ et le feu a pu s’étendre.

Il plaide aussi pour de meilleures conditions de travail dans les sites. Le pire n’a pu être évité côté humain que parce que c’était la journée, selon lui.  

Mais, cette usine n’est pas la seule à être prise entre les feux. Il y a deux semaines, Le Cdi Bwamanda a aussi connu un incendie. Le constat a été le même, côté dispositif sécuritaire, a déploré le colonel Kangafu.

Pour lui, un travail de contrôle devrait se faire sur terrain pour vérifier la conformité dans différentes usines et entreprises de la place.

 Ce travail pourrait aussi s’étendre aux hôtels et autres sites accueillant un nombre important des personnes, a-t-il conclu.

 

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