Le ministre provincial de l'Intérieur du Kongo-Central a décrété un couvre-feu de cinq jours à dater de ce mercredi 31 janvier 2024. Cette décision du gouvernement provincial est prise à la suite de la détérioration de la situation sécuritaire depuis quelques jours. Elle vise à permettre aux autorités locales de reprendre le contrôle de la situation.
Depuis lundi 29 janvier, la cité de Kimpese est en proie aux manifestations publiques qui ont déjà couté la vie à quatre personnes dont trois éléments de la Police Nationale Congolaise (PNC), des arrestations ainsi que des blessés graves.
Au cœur des revendications, la population dénonce l’insécurité qui cible ces depuis quelques jours, les hôpitaux et centres de santé de la cité.
En l’espace d’une semaine, quatre structures hospitalières ont été dévalisées la semaine dernière, avec parfois, des malades et personnels soignants molestés, sans que les services de sécurité n’interviennent malgré les alertes lancées.
Un comité de crise mis en place
Le comité de crise mis sur pied mardi 30 janvier, s’est rendu sur place à Kimpese pour évaluer la situation.
Il est composé du ministre provincial de l'Intérieur, du chargé de renseignement, de la Police, de la Garde républicaines et du coordonnateur du Cadre de concertation de la société civile du Kongo-Central.
Ce mercredi 31 janvier, le commissaire provincial de la police du Kongo-Central, Israël Kantu Bakulu, qui a fait partie de cette délégation, affirme que le calme règne dans la zone et que le trafic sur la route nationale numéro 1 Matadi-Kinshasa a repris, même si quelques groupuscules de jeunes sont encore dans les rues.
Pour baisser la tension observée sur place, le comité de crise a décidé d'évacuer les blessés au nombre de neuf, vers les hôpitaux à Kinshasa, et de libérer tous les manifestants qui ont été interpellés lors des échauffourées contre les forces de l’ordre.
Ce comité se propose aussi de visiter les magasins, les bureaux, domiciles pillés et autres véhicules incendiés au cours des échauffourées.
Ces manifestations de deux jours qui ont fait 4 morts et plusieurs blessés, sont nées d'un mouvement de ville morte organisé le lundi dernier pour exiger le changement de tous les effectifs de la PNC à Kimpese. La population les soupçonne d’être complices de l’insécurité grandissante qui secoue la cité ces derniers jours.