La Mission d’observation électorale (MOE) de la Synergie des missions d’observation citoyenne des élections (SYMOCEL) a recommandé, dans son rapport préliminaire sur les scrutins du 20 décembre, à la CENI de communiquer davantage pour clarifier les irrégularités observées, notamment sur la détention des Dispositifs électroniques de vote (DEV) et du matériel sensible par des particuliers.
Le même rapport demande aussi au Gouvernement de poursuivre les auteurs des violences commises sur les observateurs, les témoins et les agents électoraux. Mais aussi de poursuivre les auteurs des atteintes aux libertés fondamentales et des violences faites aux femmes pendant ces scrutins.
Aux candidats et partis politiques, la SYMOCEL leur demande de collecter les preuves et de suivre la voie légale pour leurs réclamations ; le cas échéant, de sensibiliser leurs militants sur le civisme lors des manifestations publiques.
Le coordonnateur de cette organisation citoyenne, Luc Lutala a fait remarquer qu’il a été très difficile de suivre la conformité d’ouverture et de fermeture des bureaux de vote aux heures légales de 6 : 00 à 17h00. La plupart, ayant ouvert à l’heure à la date du 20 décembre 2023, ont fermé tard la nuit ou le lendemain. Il est signalé des BV qui ont fonctionné même pendant près de 48 heures.
2700 rapports traités
La MOE SYMOCEL a traité 2700 rapports remontés par les observateurs des 26 provinces. Elle a aussi analysé 903 rapports d’incidents de diverses natures.
La MOE SYMOCEL a relevé les éléments suivants dans les bureaux de vote (BV) observés :
- Dans 4% des BV, l’emplacement de l’isoloir n’assurait pas le secret de vote ;
- 17% des BV ont accordé le droit de vote à des électeurs n’ayant pas de carte d’électeurs et /ou qui n’avaient pas leur nom sur la liste ;
- 6% des BV ne marquaient pas à l’encre indélébile à tous les électeurs.
La MOE SYMOCEL relève que le scrutin a été interrompu (interruption de plus de 30 minutes) :
- Dans 18% des BV à cause de « problèmes techniques au niveau de la machine à voter » ;
- Dans 5% des BV à cause de la « rupture de stock du matériel électoral » ;
- Dans 3% BV à cause de « troubles pendant le déroulement des scrutins » ;
- Dans 5% BV à cause des intempéries » ;
Des femmes victimes des incidents dans 21.89 % des cas
Le document indique que les opérations de vote ont connu une interruption de plus de 30 minutes dans 34% des bureaux de vote observés.
Sur les 903 rapports d’incidents reçus, la MOE SYMOCEL a dressé le bilan suivant :
- 46.24 % de ces incidents (soit 314) ont les électeurs comme auteurs
- 22.83 % ont les agents de la CENI comme auteurs (155 cas) ;
- 30.93 % ont les candidats ou leurs témoins comme auteurs (210 cas) ;
Les femmes ont été victimes des incidents dans 21.89 % des cas soit 146 incidents. Les candidats et les témoins dans 19.49 % des cas, les agents électoraux dans 34.29 % des cas et les électeurs dans 46.22 % des cas.
L’intégralité de ce rapport est à lire ici :/sites/default/files/2023-12/symocel-declaration_preliminaire_scrutins_du_20_dec23.pdf