Nord-Kivu : près de 450 000 déplacés supplémentaires depuis la reprise des hostilités (CICR)

Pres de 450 000 déplacés internes supplémentaires se trouvent dans le Nord-Kivu depuis la reprise des hostilités entre les FARDC et les rebelles du M23, a déclaré le chef de la délégation du Comité international de la Croix Rouge, Francois Moreillon.

Il a tenu ces propos devant les médias mardi 14 novembre à Genève (Suisse).

Décrivant les souffrances que connaissent les populations de l’Est de la République démocratique du Congo, Francois Moreillon dit avoir constaté notamment l’épuisement, la colère et le désarroi qui gagnent du terrain à l’Est de la RDC.

Des populations déplacées vivent entassées dans des camps dans des conditions d’extrême précarité, note le chef de la délégation du CICR RDC.

Déplorant l’insuffisance de l’assistance humanitaire déployée face à l’ampleur des besoins, et le fait que des zones rurales les plus éloignées de Masisi et Rutshuru ne soient pas desservies, François Moreillon a souligné la rude épreuve à laquelle font face les familles et les humanitaires à la suite des déplacements répétés et la persistance des combats.

Autres fléaux épinglés dans son adresse, la propagation de la désinformation et les discours de haine ; et l’augmentation significative des recrutements des mineurs.

Enfin, Francois Moreillon a noté toutefois une action positive. Grâce aux garanties sécuritaires obtenues la semaine dernière, le CICR est parvenu à apporter du secours d’urgence aux populations qui n’avaient reçu aucune assistance depuis le début des combats.

Il a affirmé également la détermination de son organisation à poursuivre le dialogue avec les parties en conflit pour garantir le respect des règles humanitaires de la guerre.

« Grâce à l’obtention de garanties sécuritaires, la semaine dernière, nous avons à nouveau pu traverser les lignes de front et nous sommes enfin parvenus à apporter des secours d’urgence aux populations les plus enclavées, qui n’avaient (pour certaines) reçu aucune assistance depuis le début des combats. Dans le Bwito en territoire de Rutshuru, nos équipes ont distribué de la nourriture et des bâches à plus de 22000 personnes. Grâce à des donations de médicaments et de matériel médical, près de 150.000 personnes, y compris des blessés, pourront être soignées dans les centres de santé de cette région », a-t-il déclaré.

Pour lui, c’est une grande satisfaction de voir la joie des personnes assistées, mais surtout de les entendre dire :

« Si vous êtes venus jusqu’à nous, cela nous rassure que nous ne sommes pas des populations oubliées ».

Francois Moreillon a conclu : « Partout où nous travaillons, nous soutenons toutes les communautés dans le besoin. Cette opération n’est qu’une première étape. Même si le désarroi gagne du terrain, nous continuerons sans relâche notre dialogue avec les parties au conflit pour garantir le respect des règles de la guerre. En coordination avec la Croix-Rouge de la RDC, nous travaillons avec persistance pour assurer une assistance neutre, impartiale et indépendante aux personnes les plus vulnérables »

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