A la suite de la guerre, le Nord-Kivu, grenier de la RDC, est actuellement approvisionné en pomme de terre et d’autres produits vivriers en provenance de la République du Malawi, de la Tanzanie et du Kenya. Les commerçants locaux en appellent à la fin de la guerre.
Il suffit d’arriver dans les dépôts de pomme de terre dans différents marchés de Goma pour constater la rareté de ce produit.
Les zones de production sont touchées en plein fouet par la guerre. Les paysans sont en majorité en déplacement.
Actuellement, une grande quantité de la pomme de terre consommée dans la ville de Goma provient des pays de l’Est, comme le témoigne le président de l’Association des vendeurs des produits vivriers, Oscar Bizimana :
« C’est quelque chose qui nous écœure. Aujourd’hui, nous nous ravitaillons en pomme de terre en provenance du Malawi. Nous traversons trois à quatre frontières. D’autres proviennent de la Tanzanie et du Kenya. On les transporte dans des gros camions. Arrivés à la frontière, on place un plomb, ça passe sans payer la douane et cela entre au Congo ».
Ces camions font cinq à six jours pour arriver à la frontière congolaise, selon la même source.
« Nous n’avons pas de choix. Aujourd’hui, manger de la pomme de terre, ça devient difficile. Et pourtant, on a de la pomme de terre en provenance de Mushaki ici à 40 km de Goma. Nous demandons la paix pour que nous ayons de la nourriture » plaide Oscar Bizimana.
Sur le marché de Goma, un sac de 100 kilos se négocie actuellement entre 125 et 130$ ; au lieu 70 ou 80 USD auparavant.
Par le passé, la pomme de terre consommée à Goma était produite à Masisi, Nyiragongo et Rutshuru. Or, ces territoires du Nord-Kivu sont le théâtre d’affrontements récurrents entre les groupes armés locaux et les FARDC face à la rébellion du M23, soutenue par le Rwanda.
Les commerçants déplorent cette situation et invitent le Gouvernement de mettre fin à la guerre afin de reprendre leur production agricole.