Revue de presse kinoise du lundi 17 juillet 2023.
La plupart des journaux parus ce lundi à Kinshasa reviennent sur le dossier du meurtre du député de l’opposition Chérubin Okende, retrouvé mort jeudi dernier sur l’avenue Poids-Lourds, à Kinshasa.
« Assassinat de Chérubin Okende : des enquêteurs belges et sud-africains en renfort », titre en sa Une EcoNews. Cet hebdomadaire affirme que des experts en médecine légale belges et sud-africains sont annoncés pour venir en renfort, à la demande du gouvernement congolais, pour élucider le mystère qui entoure le meurtre de l’ancien ministre des Transports, Chérubin Okende. Le du député d’opposition Chérubin Okende, rapporte que ce tabloïd, outre la charge émotionnelle qu’il a soulevé dans l’opinion nationale, continue à soulever mille interrogations sur qui aurait eu intérêt à porter atteinte à l’intégrité physique de celui qui, jusqu’au 28 décembre 2022, était encore ministre des Transports et Voies de communication. Bien qu’appartenant à un parti politique passé dans l’opposition, note ce portail, le porte-parole d’Ensemble pour la République n’était pourtant pas un faucon fanatique. D’un caractère modéré et au langage mesuré, fait savoir ce journal, Chérubin Okende présentait difficilement la figure d’une cible à abattre. EcoNews indique qu’au Conseil des ministre du vendredi dernier, le Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi a, d’un ton ferme, exprimé sa colère, à la suite de cet « assassinat barbare» qui, selon lui, «est une attaque contre les symboles de notre République, en l’occurrence la paix et la sécurité auxquelles a droit chaque citoyen où qu’il se trouve, sans discrimination fondée sur sa race, sa tribu, ses convictions politiques ou religieuses». Pour faire toute la lumière sur cet acte ignoble, explique ce tabloïd, le magistrat suprême a donc chargé la ministre d’Etat, ministre de la Justice de prendre contact avec les autorités belges et sud-africains pour les associer aux enquêtes.
Sur le même chapitre, la Tempête des tropiques qui cite les sources crédibles annoncent la présence déjà à Kinshasa depuis le samedi 15 juillet des services étrangers dans la commission d'enquête sur le meurtre de Chérubin Okende. Selon ce quotidien, ces experts de la police fédérale du Royaume de Belgique et ceux de l'Afrique du Sud séjournent dans la capitale. Comme l'ont voulu les autorités locales, en commençant par le Chef de l'État congolais. Ce portail précise que cette structure constituée après la découverte du corps sans vie du ministre honoraire des Transports a été élargie à d'autres services étrangers de sécurité. Ce journal note que deux suspects sous surveillance judiciaire et d'autres faits constatés les 12 et 13 juillet serviront de base à cette enquête, dont les résultats sont très attendus. Pour La Tempête des tropiques, le lieu de la découverte du corps inerte avec le sang encore frais de Chérubin Okende fournira sans doute des indices, au regard des activités y menées et suivies de près par des caméras. SEP Congo ne peut pas en manquer et il en est aussi d'autres édifices aux environs et même en retrait, poursuit ce quotidien.
Réitérant son ferme attachement à l’État de droit, écrit l’Avenir, le Président Tshisekedi fonde tous ses espoirs sur notre justice pour que les auteurs de ce crime odieux puissent être dument déférés devant des instances compétentes et subir la rigueur de la loi. « Ce crime ne demeurera point impuni. Encore une fois, j’appelle au nom du peuple congolais la justice, dans son impartialité et dans son indépendance, à faire toute la lumière sur cette ignoble affaire », a-t-il insisté. C’est dans cet ordre, souligne ce quotidien, que la ministre d’Etat, ministre de la Justice, Rose Mutombo a été chargée de prendre contact avec les autorités belges dont le Premier Ministre lui a dit la disponibilité de son pays à déléguer ses experts. Les Sud-africains pourront aussi être associés. Sur les colonnes de ce tabloïd, le Premier ministre Sama Lukonde a assuré que le Gouvernement de la République s’est engagé de ne ménager aucun effort pour de faire toute la lumière sur la disparition violente de ce digne fils du pays (NDLR : Chérubin Okende). Dans ces conditions, assure Sama Lukonde, le Gouvernement demeure ouvert à toute expertise, aussi bien nationale qu’internationale, pour l’établissement des responsabilités, ajoute ce portail.
Le Potentiel signale que le décès tragique du député national Chérubin Okende, membre d'Ensemble pour la République, dans la nuit du mercredi 12 au jeudi 13 juillet 2023, a figuré en bonne place dans la communication du chef de l'Etat, Félix Tshisekedi, lors de la 104è réunion du Conseil des ministres tenue, vendredi 14 juillet à la cité de l'Union africaine. A en croire le compte rendu fait par le ministre Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement, ajoute ce quotidien, le président de la République, consterné par la découverte tragique, du corps sans vie de Chérubin Okende, député national et ministre honoraire de la République démocratique du Congo, a fait observer aux membres du Conseil une minute de recueillement en mémoire de l'illustre disparu.
Alors que Congo Nouveau estime pourtant que Félix Tshisekedi cherche à affaiblir Moïse Katumbi à quelques mois de la présidentielle. Cet hebdomadaire indique que la mort suspecte du député Cherubin Okende a réchauffé une situation politique déjà électrique en RDC. Cependant, s’étonne ce tabloïd, les armes du pouvoir semblent être tournées vers un seul acteur politique. Selon Congo Nouveau, Moïse Katumbi, candidat déclaré à la prochaine présidentielle semble être le candidat le plus visé par les tenants du pouvoir en place. A moins de trois ans, explique ce journal, l'ancien gouverneur de l'ex-province du Katanga a vu plusieurs cadres de son parti être soit interpellés, soit tués. Mukebayi Nkoso (député provincial de Kinshasa incarcéré à l'ex-prison de Makala), Franck Diongo (incarcéré à la prison militaire de Ndolo, avant de bénéficier d'une liberté provisoire), Salomon Kalonda (conseiller spécial de Moïse Katumbi incarcéré à la prison de Ndolo), Cherubin Okende (porte-parole du parti Ensemble pour la République, tué)... Congo Nouveau précise que c'est la liste des collaborateurs du candidat Moïse Katumbi qui n'ont pas échappé aux griffes du pouvoir en place à Kinshasa. Cet hebdomadaire se pose la question : le régime à Kinshasa ne vise que les acteurs politiques proches de l'ancien gouverneur de l'exprovince du Katanga ? C'est ce qui fait dire à certains sympathisants du parti Ensemble pour la République (dont Moïse Katumbi est fondateur) que leur candidat fait peur au pouvoir, poursuit ce portail.
Pour sa part, AfricaNews estime que l’enquête telle que présentée par la justice congolaise semble éviter les pistes les plus sérieuses. Cet hebdomadaire s’étonne le Procureur général près la Cour de cassation, entouré du Président de la Cour Constitutionnelle et du Procureur général près cette Cour, s’est empressé d’évoquer une mort par balles, sans attendre les résultats d’une autopsie préalable permettant d’y voir plus clair. Ce portail s’interroge aussi sur le fait que le même jour où le corps de Cherubin Okende a été retrouvé, la justice ait tenu déjà un premier suspect, probablement le garde du corps de l’ancien ministre des Transports, mis aux arrêts pour s’être rendu trois fois à la Cour Constitutionnelle entre mardi 12 et mercredi 13 juillet. Mais, sur la radio Top Congo Fm, note ce journal, Maître Francis Kalombo, cadre d’Ensemble pour la République, le parti du défunt, a remis en cause la démarche et la méthode tendancieuses du Procureur général près la Cour de cassation, accusant ce dernier de vouloir s’écarter des vraies pistes de l’enquête pour charger le garde du corps du défunt et Ensemble pour la République. Nombre d’experts en matière d’enquêtes criminelles approchés par AfricaNews ont trouvé pertinente l’intervention de Kalombo, estimant, eux aussi, que l’enquête telle que menée et vaguement présentée par les trois responsables de la justice semble éviter les pistes les plus sérieuses, au regard du fait que Chérubin Okende, suivant les sources concordantes, s’est retrouvé mercredi 12 juillet courant dans l’enceinte de la Cour Constitutionnelle, parce qu’il y était invité le 13 juillet et y est allé en vue de solliciter une remise de 24 heures.