Deux détenus sont décédés les 7 et le 8 juin par manque des soins médicaux et de nourriture dans la prison centrale de Walikale (Nord-Kivu). Dans un communiqué de presse du 9 juin, un élu local, qualifie cette prison de mouroir, affirmant que ces nouveaux cas portent à seize le nombre de décès enregistrés depuis son alerte du 31 mars dernier.
D’après le député provincial Prince Kihangi, ces deux détenus sont morts en détention préventive. L’un avait été arrêté depuis une année et l’autre, deux ans.
« C’est dans cette prison ou, on peut détenir quelqu’un pendant plus de deux ans sans avoir comparu », déplore-t-il, ajoutant qu’il est rare que la chambre foraine s’organise à Walikale.
Et lorsque les dossiers sont fixés au tribunal militaire de garnison de Goma, selon lui, la justice militaire éprouve des difficultés pour faire voyager ces détenus jusqu’à Goma.
Ce notable de Walikale condamne le silence et l’inaction du gouvernement face à cette situation qui perdure :
« Pendant tout ce temps, les détenus n’ont accès ni à l’eau potable, ni aux soins de santé. Voilà pourquoi nous voulons demander à l’autorité provinciale ainsi qu’à tous les partenaires qui interviennent dans le secteur à bien vouloir prendre toutes les dispositions afin d’organiser une chambre foraine à la prison centrale de Walikale ».
Il plaide aussi pour l’amélioration des conditions de détention dans cette prison afin d’éviter d’autres morts.
Selon Prince Kihangi, cette prison d’une capacité de 50 personnes, en héberge actuellement 190, toutes catégories confondues et dans des conditions inhumaines. 95% d’entre eux sont en détention préventive, précise-t-il dans son communique de presse.