« L’exercice du journalisme dans la région de Beni reste un métier délicat à cause de l’état de siège qui réprime certains droits et libertés, mais aussi l'insécurité et l’activisme de plusieurs mouvements citoyens ». C’est ce que révèle ce mercredi 3 mai, le président de la sous-section de l’Union nationale de la presse du Congo (UNPC), Mustapha Mulonda.
Au-delà du caractère délicat de l’exercice du métier de journaliste dans la région de Beni, le président local de l’UNPC dresse toutefois un bilan plutôt positif de la liberté de la presse. Mustapha Mulonda affirme qu’il n’y a pas de plaintes, mais l’exercice n’est pas facile :
« Être journaliste dans le contexte de Beni n’est pas facile. Nous sommes une presse entre le marteau et l’enclume. C’est-à-dire, quand vous diffusez une information qui essaye de léser le pouvoir, ils diront que vous êtes en train de nuire à l’état de siège. Et si vous diffusez une information qui encourage les actions de l’état de siège, il y a plusieurs mouvements citoyens, les gens qui sont contre l’état de siège et certains politiciens, ils vous taxent d’accompagner l’état de siège pour mettre en mal la liberté de l’expression ».
Pour sa part, le journaliste John Kanyunyu estime que le sentiment d’hostilité contre la MONUSCO dans la région a également impacté le métier de journaliste :
« Quand un acteur politique ne sait pas ce qu’il peut faire, il cherche de bouc émissaire. Et la MONUSCO en est un. Le journaliste en a été victime. Parce que, quand j’effectue mon travail, je vais interviewer les gens qui manifestent contre la mission onusienne, et que je sois pris en étau. C’est ça le danger. Mais est-ce que pour cela il faut baisser les bras ? je dis non ! Nous devons travailler. Mais avec toute prudence, parce qu’aucun reportage ne vaut la vie ».
En plus d’un échange sur la vulgarisation de la nouvelle loi régissant le métier de journaliste en RDC, les journalistes de Beni ont organisé une activité pédagogique d’assainissement du boulevard du 30 juin, dit ''Nyamwisi''.