Les membres du comité de médiation et de paix du groupement de Kamanyola ainsi que les membres du barza intercommunautaire d’Uvira(Sud-kivu) ont demandé, jeudi 6 avril, à l’agence de coopération internationale allemande (GIZ), de financer la vulgarisation des textes légaux régissant les activités des agricultures et des éleveurs dans la région.
Cette requête est l’une des recommandations formulées jeudi à l’issue d’un atelier d’échanges de deux jours à Uvira et qui avait l’objectif de faire une planification commune des activités dans le cadre du projet de la GIZ « Maendeleo Pamoja ».
Au cours de cet atelier, le conflit entre agriculteurs et éleveurs est clairement apparu comme un des éléments centraux qui freinent le développement dans cette region. A Kamanyola, notamment, ce conflit a plongé la population civile dans la famine.
Avec près de 100 000 habitants, répartis sur 7 kilomètres carrés, la population de Kamanyola vit essentiellement de l’agriculture.
Cependant, chaque année culturale, certaines zones agricoles de ce groupement du territoire de Walungu dont Kirira, Kabondola et Kaboya sont dévastées sans merci par les bétails.
Le maïs et le manioc sont les cultures les plus touchées pendant la transhumance des bêtes dans ces zones rurales.
Souvent, cette invasion de bêtes provoque des bagarres sanglantes entre agriculteurs et éleveurs.
Il s’agit là d’un phénomène social qui serait à la base de l’injustice et la terreur dans le milieu, a affirmé Jeannette Chandazi, membre du comité de paix de Kamanyola.
« Les agriculteurs sont souvent victimes, parce qu’ils doivent faire vite pour enlever leurs cultures dans les champs avant la maturation. C’est un problème commun qui est ressorti de Kamanyola jusqu’à Uvira. C’est mieux que les autorités identifient les pâturages qui sont sur cet axe, et planter des fourrages pour le bétail. Il y a des zones vides dans la plaine de la Ruzizi ! Pourquoi ne peuvent-elles pas planter ces fourrages et ramener toutes les bêtes en transhumance vers ces zones-là, et nous laisser la vie aussi, parce que nous avons droit à la vie», s’est-elle exprimé.
De leur côté, les éleveurs reconnaissent que l’arrêté provincial sur la gestion de ce secteur n’est pas vulgarisé dans leur milieu. Par ailleurs, leur porte-parole, Gilbert Nkundabera, a justifié le déplacement des vaches vers Kamanyola par la présence de plusieurs combattants armés dans la plaine de la Ruzizi :
« A Bwegera, il y a des zones de pâturage, mais le plus souvent beaucoup de zones sont contrôlées par les groupes et voleurs à mains armés, raison pour laquelle les éleveurs se rendent à Kamanyola. C’est là où ils se sentent un peu à l’aise ».
Le Barza intercommunautaire d’Uvira et les structures de paix de la Ruzizi ont mis en place un plan d’action reprenant les activités à réaliser avec l’appui de la GIZ pour assurer une cohabitation pacifique entre les éleveurs et les agriculteurs.