Des centaines de requérants sur la file indienne, désespérément pour les uns, attendaient à Goma (Nord-Kivu) pour se faire enrôler jusqu’au dernier jour des opérations d’enrôlement et d’identification des électeurs dans l’aire opérationnelle 3 (provinces de l’Est de la RDC), le vendredi 31 mars.
« J’ai fait presqu’une semaine en train de chercher la carte d’électeur. J’ai fait la ronde d’au moins de quatre centres. Je n’espère même aujourd’hui. Si j’obtiens, donc, c’est une chance », a déclaré un requérant, au centre Carmel dans le quartier Katindo de Goma.
Ils sont nombreux à plaider auprès de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), en faveur à une deuxième prolongation à l’image des autres provinces pour permettre à tout le monde d’obtenir sa carte d’électeur.
« Ça décourage beaucoup, la manière dont les gens souffrent à la recherche de la carte ! On ne sait même pas si on aura le courage aussi d’aller voter. La CENI doit revoir sa façon de travailler et améliorer sa logistique. Il y a moins des machines », déplore un autre requérant.
La situation est identique dans un autre centre visité par les reporters de Radio Okapi. Un père de famille a déclaré avoir passé plus d’une semaine devant le centre, sans même obtenir un jeton de présence. Il demande que le Nord-Kivu bénéficie de la faveur comme d’autres provinces. Lui aussi sollicite une deuxième prolongation :
« Je suis pessimiste. Je ne crois pas. Ils ont fait 30 jours, on était à 22%. Ils ont augmenté 15 jours, est-ce possible qu’on enrôle tout le monde ? je ne crois pas. Il faut une autre prolongation. Et augmenter aussi les machines pour enrôler les gens facilement. Je savais qu’avec les nombres des gens ici, c’est pratiquement impossible qu’on clôture l’opération ».
Le rapporteur de la CENI déclare travailler pour voir comment absorber tout le monde. Il parle tout de même des résultats satisfaisants jusqu’ici : plus de 70% de la population déjà enrôlées au Nord-Kivu, sans les territoires de Masisi et Rutshuru.