« Le monde d’aujourd’hui est numérique. La femme policière doit être outillée pour travailler dans ce monde numérique », estime la responsable de la maternité du commissariat urbain de la police de Beni(Nord-Kivu), Micheline Enkagaza. Elle veut que les femmes de la police soient davantage initiées aux outils numériques. Elle l’a fait savoir, vendredi 24 mars, au cours de l’atelier de sensibilisation organisé par la police de la MONUSCO, en marge de la célébration de la journée internationale des droits de la femme.
Au total, une cinquantaine de femmes- policières et civiles- de Beni ont pris part à cet atelier dont le thème reprenait celui de la journée internationale : «Pour un monde digital inclusif : innovation et technologies pour l’égalité des sexes».
« Aujourd’hui, on peut faire beaucoup de choses avec son ordinateur et une connexion Internet. Et la femme congolaise ne peut pas rester en marge », insiste Micheline Enkagaza. Elle salue cependant les efforts que fait déjà UNPOL pour aider la police congolaise en matière numérique :
« Si vous venez au secrétaire du commissariat urbain de la police de Beni, vous trouverez surtout des policières qui s’occupent des documents administratifs. Elles font tout ça avec des ordinateurs ».
Des ordinateurs remis à la police dans le cadre d’un projet mené par UNPOL à Beni pour améliorer la qualité de travail de la police congolaise.
Mais Micheline Enkagaza en veut plus. Elle souhaite plus de formations en faveur des femmes de la police de Beni.
« Je suis responsable de la maternité de la police urbaine, relate-t-elle. J’ai demandé à UNPOL de nous doter en ordinateurs pour pouvoir faire des rapports sur les activités à la maternité ».
« Le monde d’aujourd’hui est numérique. La femme policière doit être outillée pour travailler dans ce monde numérique. Aujourd’hui on peut faire beaucoup de choses avec son ordinateur et une connexion Internet. Et la femme congolaise ne peut pas rester en marge ».
UNPOL a déjà remis à la police de Beni des ordinateurs et une salle informatique où des policiers travaillent.
Femme informée, femme épanouie
Patience Sinamuli, représentante du Collectif des associations féminines pour le développement (CAFED) à Beni, abonde dans le même sens.
Pour elle, «si la femme n’est pas connectée, elle est sous-informée». Elle demande ainsi aux associations qui militent pour les droits des femmes de les sensibiliser pour qu’elles s’intéressent davantage au monde numérique.
« Tout se fait maintenant sur Internet. Si la femme maîtrise le numérique, elle aura les mêmes chances que l’homme », note Patience Sinamuli qui invite les femmes à « apprendre continuellement », expliquant que «la technologie évolue vite ».
En visite à Beni, le numéro 2 de la police de la MONUSCO a participé à cette activité.
« Les femmes congolaises ont besoin d’un accompagnement, au-delà de tout ce que l’Etat congolais fait pour elles. Nous sommes aux côtés des femmes congolaises, celles de la police particulièrement pour donner un sens à cet accompagnement », fait savoir le Général Assane Beye, pour qui :
« Sans une femme épanouie, sans une femme libre, il sera difficile de reconstruire beaucoup de choses ».
A en croire l’officier, UNPOL fait tout ce qu’elle peut pour améliorer l’accès des policiers congolais aux outils numériques.
Il rappelle ainsi qu’il y a deux semaines, une formation aux métiers du numérique a été organisée en faveur de quatre-vingt-dix femmes de la police nationale congolaise à Kinshasa.
« C’est un besoin exprimé par les autorités de la police congolaise. Et UNPOL accompagne la police congolaise dans ce sens. D’ailleurs, cette année dans le cadre des projets que nous menons, nous avons fourni à la police nationale congolaise trois cents ordinateurs », fait encore savoir le Général Assane Beye.
Dans son message pour la journée internationale des femmes, le secrétaire général de l’ONU avait regretté que les femmes représentent aujourd’hui moins d’un tiers des personnes travaillant dans le domaine des sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques.
Or, avait fait remarquer António Guterres, « sans une représentation suffisante des femmes lors de leur mise au point, les nouvelles technologies peuvent dès le départ contenir en elles les germes de la discrimination ».