Le pont Ituri, reliant le territoire de Beni (Nord-Kivu), à celui de Mambasa (Ituri) s’est effondré lundi 13 mars courant dans la matinée.
Ezéchiel Kambale, élu du territoire de Mambasa redoute que l’effondrement de cet ouvrage handicape les opérations militaires dans cette contrée où les FARDC combattent des rebelles ADF.
Diverses sources rapportent que ce pont s’est affaissé lorsqu’un gros camion, visiblement surchargé, ramenant de la marchandise de Beni à Kisangani effectuait la traversée.
Cet édifice permettait en effet d’amener des produits vivriers vers les grands centres de consommation à travers le pays.
Des agents de l’Etat commis au contrôle des tonnages affectés sur place sont soupçonnés de laxisme.
Construit en 1935, le pont Ituri présentait déjà des signes alarmants.
C’est la raison pour laquelle en début de l’année 2022, il avait été partiellement réhabilité.
A l’issue des travaux, seuls les véhicules transportant de bagages de moins de 15 tonnes étaient autorisés à y passer.
Le service des transports et voie de communication ont été chargé de faire respecter cette mesure.
Mais cela n’a pas été fait, affirme Ezéchiel Kambale, élu du territoire de Mambasa :
« A partir de cette route, nous recevions du haricot qui provenait du Nord-Kivu jusqu’à Kinshasa. L’administrateur du territoire y avait déjà affecté les agents du Transcom dans l’objectif de contrôler régulièrement le tonnage et de décharger les véhicules qui dépassent le poids exigé. Mais malheureusement les agents qui étaient commis sur le terrain ont transformé cette décision à une taxation. Un véhicule qui vient avec 50-60-100-150 tonnes paie entre 100 et 200 dollars américains puis il passe sans problème. Les mesures doivent être prises contre tous les agents qui étaient affectés sur le terrain ».
De son côté, l’ONG Convention pour le respect des droits humains craint que l’affaissement de ce pont provoque la pénurie de denrées alimentaires dans les jours à venir.