La réunion des chefs d'état-major des forces de défense de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC), tenue à Nairobi le 9 février 2023, avait décidé que le retrait du M23 s'échelonnerait sur une période de 30 jours. C’est ce mardi 28 février que le mouvement de retrait des rebelles du M23 devrait débuter. Mais, sur le terrain, c’est tout le contraire qui s’observe.
En effet, au lieu de quitter les espaces occupés, les rebelles du M23 et l’armée rwandaise poursuivent plutôt l’occupation de nouvelles entités.
Réitérant cette recommandation des chefs d’état-major des défenses, les chefs d’Etat des pays membres de l’EAC avaient appelé vendredi 17 février 2023 à un "retrait de tous les groupes armés" d'ici le 30 mars dans l'Est de la RDC, en proie à des violences.
Une mesure qui s’applique aussi bien aux rebelles du M23 qu’aux groupes ISIS-RDC, CODECO et FDLR.
Concernant le M23, en particulier, la feuille de route proposée par les chefs d’état-major des défenses de l’EAC réunis le 9 février 2023 à Nairobi au Kenya, prévoyait qu’entre le 28 février et le 10 mars, le M23 se soit déjà retiré définitivement de Rumangabo, territoire de Rutshuru, de Kibumba, territoire de Nyiragongo et de Karenga, Kirolirwe et Kitshanga, territoire de Masisi.
Ces rebelles devraient aussi quitter Kishishe, Bambo, Kazaroho, Tongo et Mabenga, territoire de Rushuru entre le 13 et le 20 mars, puis finir par quitter Rutshuru-centre, Kiwanja et Bunagana entre le 23 et le 30 mars prochain pour permettre le déploiement de la Force régionale dans ces zones libérées.
Sur le champ de batailles, depuis le 17 février, la situation se développe autrement. Le M23 a fait la sourde oreille en occupant des nouvelles localités qui ne figurent pas sur cette liste. C’est notamment Mushaki, Busumba et à présent c’est autour de Rubaya, Bihambwe Mwesso et Sake où les combats se poursuivent.
Une situation qui exacerbe la crise humanitaire dans la région, déplorent plusieurs acteurs.
C’est la deuxième fois que les M23 refusent d’exécuter les recommandations de l’EAC. Les recommandations du sommet de Luanda exigeaient aux M23 de se retirer de ses positions au Nord-Kivu au plus tard le 15 janvier conformément à la programmation de la force de la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC).
Ce retrait devrait permettre le rétablissement de l’autorité de l’Etat dans ces zones et le retour des populations congolaises à leurs milieux d’origine. Le M23 n’a jamais exécuté cette recommandation.