Une personne a trouvé la mort et de nombreuses autres sont blessées dans un accrochage survenu, mercredi 22 février, entre les FARDC et les jeunes, à Butembo (Nord-Kivu).
Selon des sources sur place, ces jeunes protestaient contre l’interdiction, par le maire de cette ville, d’un rassemblement du député national Crispin Mbindule.
L’autorité urbaine justifiait sa décision par l’interdiction de toutes les manifestations publiques dans une zone sous état de siège.
Tout a commencé à la mi-journée de mercredi, lorsque le député Crispin Mbindule a décidé de braver l’interdiction de son rassemblement par le maire de Butembo.
Accompagné d’un groupe de jeunes, ce député s’est dirigé vers le rond-point VGH, lieu où son activité politique a été prévue.
Sur place, ils ont été dispersés par les forces de défense qui assurent aussi le maintien de l’ordre dans cette ville sous état de siège. Les FARDC tenaient à faire respecter la décision du maire de Butembo.
Dans l’après-midi, ces jeunes vont revenir sur le lieu pour tenter encore de forcer la tenue de l’activité politique de Crispin Mundule.
Et là, les forces de l’ordre ont ouvert les feux et fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser ces jeunes.
Les sources administratives locales dressent un bilan d’un jeune homme tué, atteint par une balle perdue, d’autres blessés à la suite de ces échauffourées.
Certaines maisons de commerce ont été pillées au centre-ville de Butembo, ajoutent les mêmes sources.
Radio Okapi a tenté en vain d’avoir la réaction du député Crispin Mbindule alors que la police nationale promet de se prononcer à ce sujet dans les heures qui suivent.
Les politiques appelés à la responsabilité
Après ces incidents, la société civile de Butembo a appelé les acteurs politiques à la responsabilité et à la prise de conscience.
Le président de cette organisation citoyenne, Mathe Saanane a plaidé pour la participation des leaders politiques à l’éducation civique de la population.
« Nous devons prendre conscience parce que ce n’est pas de cette façon que nous devrions revendiquer. L’autorité urbaine avait déjà interdit le meeting populaire. Je crois qu’il devrait se limiter à l’organisation d’une conférence dans une salle et la population pouvait apprendre de quoi il voulait communiquer à partir de cette conférence. Nous sommes dans cet état de siège qui interdit toute tenue de manifestation et il était conscient qu’il ne pouvait pas le faire », a-t-il souligné.
Mathe Saanane a estimé que la population de Butembo devra tout faire pour préserver la quiétude retrouvée, après des tensions observées dans la ville.
« Depuis une certaine période, les choses ne marchaient plus au sein de la ville, mais voilà maintenant avec l’arrivée de nos honorables (Ndlr députés), les choses semblent revenir à la case de départ, ce qui n’est pas bon. Nous devons jouer sur la conscience, nous sommes appelés à éduquer la population d’une manière responsable », a conclu le président de la société civile de Butembo.