La MONUSCO a confirmé, mercredi 7 décembre, que les rebelles du M23 ont tué environ 131 civils aux villages Kishishe, dans le groupement Bambo, territoire de Rutshuru (Nord-Kivu).
Elle a fait cette confirmation après avoir mené une enquête préliminaire avec le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH) aux environs du lieu de ce drame :
« Une enquête préliminaire du BCNUDH et de la MONUSCO a permis de confirmer que les rebelles du M23 ont tué au moins 131 civils (NDLR : 102 hommes, 17 femmes et 12 enfants) au cours d’actes de représailles contre les populations civiles perpétrés les 29 et 30 novembre, à Kishishe ».
La mission onusienne condamne la violence innommable contre les civils et appelle à un accès sans restriction aux lieux des faits et aux victimes pour une assistance humanitaire d’urgence.
Elle salue la décision des autorités congolaises d’ouvrir une procédure judiciaire contre les auteurs de ces violations des droits de l'homme et du droit international humanitaire.
La MONUSCO affirme être prête à contribuer à ces efforts et appelle à une cessation immédiate des violences contre les civils dans l’Est de la RDC.
Dans ce communiqué, la mission de l’ONU réitère également l'appel de son Secrétaire général pour que les groupes armés congolais et étrangers déposent immédiatement les armes et s'engagent dans les processus de paix.
Hormis les tueries, rappelle la MONUSCO, les rebelles du M23 ont blessé huit personnes par balles et kidnappé 60 autres à Kishishe et ses environs.
« Au moins 22 femmes et cinq filles ont été violées. Ces violences ont été commises dans le cadre d'une campagne de meurtres, de viols, d'enlèvements et de pillages contre ces deux villages du territoire de Rutshuru en représailles à des affrontements entre le M23 et les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR-FOCA) et des groupes armés Maï-Maï Mazembe et Nyatura Coalition des Mouvements pour le Changement », a fait savoir la MONUSCO.
Des rebelles du M23 auraient enterré eux-mêmes les corps des victimes pour tenter d’effacer des preuves.
Les enquêteurs de la MONUSCO et du BCNUDH souhaitent se rendre dans les plus brefs délais à Kishishe pour poursuivre leurs investigations.