Revue de presse kinoise du jeudi 8 décembre 2022.
Plusieurs journaux parus ce jeudi à Kinshasa reviennent sur l’appel des Etats-Unis, de l'Union européenne, de la France, de la Belgique à la CENI de garantir l'impartialité du processus électoral en cours. Forum des AS qui ouvre le bal titre en sa manchette : « Les Etats-Unis, l'Union européenne, la France, la Belgique… demandent à la CENI de garantir l'impartialité du processus électoral ». Prenant acte de la date du 20 décembre 2023, retenue pour la tenue des élections locales, provinciales, législatives nationales et présidentielle, note ce quotidien, les 16 pays auxquels s'ajoute l'Union européenne exhortent la Centrale électorale congolaise à garantir la transparence, la liberté, l'inclusivité, et l'impartialité. Au regard du chronogramme établi par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et publié le samedi 26 novembre dernier, rapporte ce tabloïd, ces partenaires de la RDC réaffirment leur attachement à ces principes qui devront, selon eux, être respectés « à chaque étape de la préparation des prochains scrutins, afin de garantir la participation de l'ensemble de la population aux élections ». Ce journal fait savoir que l'alerte de ces 16 pays est ainsi lancée à quelques jours du « début des opérations prévues en décembre 2022, et notamment des premières étapes de lancement effectif du processus d'identification et d'enrôlement des électeurs ». Ils encouragent la CENI à « amplifier ses efforts de redevabilité et de transparence afin de renforcer la crédibilité du processus électoral, à travers une coopération étroite avec toutes les parties prenantes concernées, notamment la facilitation, en temps utile, de l'accréditation et l'accès aux observateurs, afin d'assurer le bon déroulement de différentes opérations préparatoires ».
L’Avenir pense que l’appel de ces 16 pays y compris l’UE constitue une pure distraction pour la RDC parce qu’ils sont aphones de condamner l’agression rwandaise, en multipliant les aides militaires à l’endroit d’un pays dont le discours sur les FDLR ne trouve plus preneurs sur le plan international. Selon ce quotidien, ces puissances occidentales attachent une importance particulière à la création des conditions permettant la tenue des élections dans les zones touchées par des conflits, y compris dans l’Est du pays. Lors de la publication du calendrier électoral, le président de la CENI, Denis Kadima a fait voir qu’il y a des contraintes qui ne dépendent pas de la CENI et qui requièrent l’implication de tous les acteurs. Ce tabloïd cite entre autres, le cas de l’insécurité dans la partie Est du pays qui appelle la communauté internationale à durcir le ton à l’endroit du Rwanda. Pour ces pays, indique l’Avenir, la CENI devra tout faire pour rechercher l’adhésion au processus électoral de tous les acteurs concernés, particulièrement des partis politiques et la société civile, en garantissant l’espace démocratique, y inclus la liberté d’expression et la liberté des médias, essentielles pour la consolidation de la démocratie et la stabilité en RDC. Mais, estime l’Avenir, le vrai soutien que les Congolais attendent, c’est non seulement la condamnation des agissements du Rwanda, mais aussi l’arrêt de toute aide ou de toute coopération qui lui sert d’alibi pour venir semer la mort en RDC. Sinon, dans quel contexte se tiendront les élections, si le Rwanda continue d’occuper via le M23 des pans entiers du territoire national ? S’est-il interroge.
Entre-temps, souligne La Prospérité, la CEN dit compter sur l’accompagnement de l’Eglise du Christ au Congo(ECC) dans la Sensibilisation à l'opération d'identification et d'enrôlement des électeurs annoncée dans les jours à venir. Selon ce quotidien, le deuxième Vice-président de la centrale électorale, Didi Manara, a obtenu cet appui au cours d’un entretien avec une délégation de l’ECC. « Nous pourrons dire au peuple congolais que désormais la CENI va cheminer avec cette grande organisation religieuse de notre pays. L'objet de notre mission était d'obtenir la participation de l'ECC, mieux, son accompagnement en rapport avec le processus électoral en cours », a-t-il déclaré dans les colonnes de ce quotidien. Actuellement, écrit ce tabloïd, la CENI s’apprête à organiser une des plus importantes opérations d'identification et d'enrôlement des électeurs dans l'aire opérationnelle 1 qui englobe 10 provinces : l'ex-Grand Equateur, le Grand Bandundu, le Kongo central et la ville de Kinshasa. Celle-ci, poursuit ce portail, ne prendra qu'un mois et la pression est très forte, ce qui n'est pas une tâche facile. Avec cette opération, indique ce journal, la CENI compte sur l'ECC qui dispose des ramifications à travers le pays. « Relevant que nous avons toqué à une porte déjà grandement ouverte, non seulement pour cette opération imminente mais pour toutes les autres à venir », a indiqué Didi Manara dans les colonnes de la Prospérité.
Sur un autre registre, La Prospérité révèle que les fidèles chrétiens catholiques insistent sur le retrait de l’EAC ! Ces derniers, poursuit ce quotidien, souhaitent que l’Etat congolais joue pleinement son rôle régalien notamment, par la restructuration en profondeur de ses services de sécurité ; l’intensification du processus de retrait de la MONUSCO de la RDC ; le retrait de la RDC de l’organisation sous régionale EAC, rapporte ce quotidien. Pour ces catholiques, souligne ce portail, la RDC devra également suspendre sa participation à la Francophonie. « Prenant nos responsabilités en main pour défendre l’intégrité de notre territoire, nous, peuple congolais sommes prêts à consolider l’unité nationale pour que la RDC reste une et indivisible ; considérer la RDC comme pays solution multisectorielle, car son anéantissement ne pourrait se faire qu’au préjudice du monde et cultiver l’amour de la patrie jusqu’au sacrifice suprême », préviennent-ils dans les colonnes de ce journal.