Le centre d’accueil collectif des déplacés de Kwamouth situé dans les entrepôts du marché central de Malebo à Bandundu est vide, a constaté mardi 25 octobre un reporter de Radio Okapi. Ce site a été fermé depuis samedi dernier, après la distribution à plus de cinq cents ménages, des frais de transport et de réinsertion par la commission humanitaire mise en place par la délégation gouvernementale qui avait séjourné dans cette ville la semaine dernière.
Ce site est vide et les déplacés qui refusent pour la plupart de retourner au territoire de Kwamouth au Mai-Ndombe à cause des atrocités vécues, quittent déjà la ville de Bandundu pour se rendre à des destinations de leur choix.
Les déplacés ont reçu les biens constitués des vivres et produits non-alimentaires, y compris une enveloppe de 200.000 francs congolais (10 USD) par ménage comme frais de transport et de réinsertion de la part du gouvernement congolais.
Plusieurs d’entre eux, qui étaient hébergés au centre d’accueil collectif de Malebo à Bandundu, ont plié bagages et quittent Bandundu pour se diriger vers des lieux de leur choix ; notamment leurs villages natals. La plupart d’entre eux ne veulent plus retourner à Kwamouth, où ils vivaient avant de fuir vers Bandundu.
« Je revenais de Bibonga à Kwamouth. Mais, je ne vais pas y retourner. J’ai vu beaucoup de sang là-bas, mon mari a été décapité là-bas. Je ne pourrais plus vivre encore dans ce milieu. Comme les autorités nous ont remis de l’argent, je rentre dans mon village natal, à Gungu », a indiqué une veuve.
Un autre déplacé s’attend à faire un long trajet : « Je dois prendre un véhicule jusqu’à Kikwit, de Kikwit je vais jusqu’à Idiofa puis je vais Bulwem », a-t-il détaillé.
« Je ne vais plus retourner d’où je provenais parce que là j’ai vu les tueries de mes propres yeux, j’ai frôlé la mort. Maintenant, je prends le transport pour aller à Kinshasa chez mes parents », renchérit sa voisine.
Tous les pavillons où logeaient ces déplacés sont fermés sur ordre des autorités. La société civile du Kwilu condamne cette fermeture, estimant qu’elle est prématurée et malvenue. Car, selon elle, les assaillants de Kwamouth sont encore dans la nature et survivent des élevages et des produits agricoles de ces paysans à qui on a demandé de « rentrer dans la gueule du loup ».