Le prix Nobel de la paix, Dr Denis Mukwege, a condamné samedi 22 octobre , les massacres des civils commis à Maboya, localité située sur la route qui relie les villes de Beni et Butembo (Nord-Kivu) dans la nuit de mercredi à jeudi 20 octobre, par des hommes armés, presumés ADF.
« Le temps est venu de mettre en œuvre les recommandations du rapport Mapping et d’adopter une stratégie nationale holistique de justice transitionnelle pour briser le cycle infernal de violence qui détruit le Congo », a déclaré Denis Mukwege dans un communiqué.
Il déplore également le pillage et l’incendie de plusieurs maisons ainsi que la destruction de l’hôpital de la communauté Baptiste du Centre de l’Afrique.
« Les hôpitaux ne peuvent en aucun cas être une cible et le personnel soignant et les malades doivent être protégés en toutes circonstances » a-t-il poursuivi.
Pour Denis Mukwege, ce énième crime de guerre s’inscrit dans la lignée de l’attaque de l’hôpital de Lemera au Sud-Kivu commis le 6 octobre 1996. Le massacre de Lemera répertorié et décrit dans le rapport Mapping publié par les Nations-Unies en 2010. L’absence de réponse de la justice tant nationale qu’internationale face à ces violations des droits humains alimente la répétition des attaques sur les structures sanitaires, ajoute le prix Nobel de la paix.
Il précise que « la justice est un impératif pour consolider l’état de droit et prévenir la répétition des atrocités de masse qui endeuille les congolais ».
Dr Denis Mukwege invite ainsi tous les médecins exerçant en RDC à manifester pacifiquement le jour de l’enterrement de la religieuse tuée au cours de l’attaque de Maboya, sœur Dr Marie-Sylvie Vakatsuraki afin d’exprimer leur indignation face à ce crime.
Il exhorte les autorités congolaises à diligenter une enquête afin que les responsables répondent de leurs actes.
Au moins sept personnes ont été massacrées à Maboya par des rebelles de l’ADF, selon l’armée.